skysport.ch
Sky Sport

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Analyse Football

Vincent Kompany a t-il réussi sa saison au Bayern ?

Sacha

À travers l’analyse de spécialistes du club bavarois, Sky Sport dresse un bilan général du premier règne de l’entraîneur belge au FC Bayern Munich.

imago1045781114 copie
Kompany reste un profil qui fait débat - IMAGO / MIS

Vincent Kompany est un homme entier, empreint d’idées adorées par les progressistes du football ou détestées par les conservateurs, nostalgiques d’une époque où la capitale de la Bavière gagnait chaque saison le Meisterschale grâce à l’unique pragmatisme de son équipe. Comme tout technicien (Pep Guardiola est aussi passé par là) souhaitant remettre de la couleur dans l’univers gris mais grisant de la victoire à Munich, le Belge s’est heurté à une opinion publique pour qui le football n’est analysé qu’à travers le prisme du résultat.

Résultat : un florilège de critiques s’est abattu sur lui, comme celle du Frankfurter Allgemeine, qui signale que « le style de jeu de Kompany est la raison pour laquelle le Bayern peut à nouveau dominer ses adversaires et remportera probablement le championnat. Mais ce style de jeu est aussi l’une des raisons pour lesquelles le Bayern a été éliminé Ien Ligue des champions. Le Bayern de Kompany ne peut contrôler le jeu que d’une seule manière. Si le Bayern veut remporter la Ligue des champions, la compétition la plus exigeante du football mondial, il doit devenir une équipe à deux vitesses. »

Une analyse qui fait écho à l’avis général en Allemagne, où l’on confirme dans Die Welt un certain « manque d’intelligence offensive et défensive » dans un style de jeu jugé enthousiasmant en début de saison, mais au final difficile à tenir sur la durée…

Faut-il rappeler à nos confrères allemands que Kompany a dû se passer de ses meilleurs joueurs dans l’un des matchs les plus importants de sa saison, face à l’Inter, et que les absences de Manuel Neuer, Jamal Musiala, Dayot Upamecano et Alphonso Davies ont joué un rôle décisif? Correspondant sur le football allemand et membre éminent de la célèbre émission L’After Foot sur RMC, Polo Breitner comprend les critiques de la presse germanique à l’encontre du Bruxellois : « Au bout d’un an, je ne sais toujours pas s’il est un grand coach, un coach en devenir ou un histrion (quelqu’un qui masque son incompétence derrière la communication, acteur qui joue des farces et fait semblant). Ce qui est sûr, c’est que c’est un maître de la communication. In fine, si on enlève le supporterisme bas de gamme, il va réaliser une saison correcte avec le retour logique du Meisterschale en Bavière, dans une logique de reconquête. Il sera donc jugé sur la saison 2 où il devra “livrer”, comme disent les Allemands. À sa charge, quatre défaites en quatorze matchs de Ligue des champions, une élimination en Coupe d’Allemagne et un style de jeu stéréotypé et trop orienté Premier League. À l’inverse, Kompany a dû composer avec des absents, mais surtout… le Bayern est la plus vieille équipe de Bundesliga ! Une restructuration est nécessaire. Ce qui me choque le plus ? C’est que Vincent Kompany évite tous les pièges médiatiques qui pourraient nuire au Bayern, mais surtout à sa personne. Il contourne les questions des journalistes et, si tu le compares à Thomas Tuchel, il a un réel soutien des patrons du club. Je n’attendais rien du Bayern en 2025… mais le FCB ne peut se contenter indéfiniment d’une saison de transition, car le club porte derrière lui le poids des quinze dernières années et de l’image amenée par Jupp Heynckes du “Super Bayern”. Au final, Kompany est un politique qui gagne du temps… Comme il est un diplomate, sa formule toute faite est déjà trouvée : ‘Je vous ai ramené le titre, je ferai mieux l’année prochaine…’ »

Spécialiste du championnat allemand, Julien Ielsch était aux commentaires de Inter-Bayern pour le média africain New World TV. Le journaliste francophone, qui a interrogé et discuté avec Vincent Kompany après le match, dépose un bilan plus contrasté sur la table : « En soi, oui, c’est une bonne saison statistique. À travers la saison du coach belge, c’est l’ultra-domination du Bayern qui est de retour et il évite aussi la pire chose qui puisse arriver aux Bavarois, c’est-à-dire une saison blanche… Mais vu les difficultés dans le jeu, l’inconstance sur le plan défensif, où il n’a jamais su trouver un équilibre, mais aussi certains choix, comme le fait de titulariser Josip Stanišić, qui ne joue ni sur son bon pied ni dans le bon couloir, à San Siro, en se privant volontairement d’un Raphaël Guerreiro au coup d’envoi… Vincent Kompany n’est pas non plus spécialement inspiré… J’ai vu énormément de matchs, notamment contre Bochum à domicile, alors qu’ils menaient 2-0, où ils se sont fait énormément bouger ! Cette défaite-là, par exemple, n’aurait jamais dû arriver. Si cette saison, tu n’as pas un Bayer Leverkusen complètement cuit, qui n’a pas récupéré émotionnellement du titre de la saison dernière, le Bayern Munich ne retrouve jamais sa place de leader… Au-delà du bilan comptable, il est important de contrebalancer avec les performances réelles de cette équipe. »

Une analyse partagée par Aaron Cikaya, créateur de contenus ayant vécu en Allemagne et suivi toute l’évolution du club bavarois ces dernières années : « Tactiquement, il n’y a pas un match où le Bayern se crée moins de quatre à cinq occasions. Le vrai souci, c’est leur incapacité à les concrétiser… Cette saison, c’est typiquement ce qui a manqué. Souvenez-vous du match nul face au Borussia Dortmund en novembre 2024… Je n’avais jamais vu un FCB manquer autant d’opportunités devant le but ! Hormis Harry Kane, meilleur buteur du championnat, le Bayern n’a pas d’autres tueurs dans son effectif, et ils en souffrent. Leroy Sané n’en est pas un. Michael Olise possède un taux de déchet tout aussi important que le nombre d’occasions qu’il crée dans le jeu pour ses coéquipiers… C’est surtout ça qui manque aux supporters du Bayern. Sans comparer avec la saison 2013/2014, le club allemand ne possède plus de joueurs aussi efficaces en son sein. On critique parfois Kane, mais il participe déjà à 38 % des buts de l’équipe, a inscrit vingt-quatre buts pour huit passes décisives en Bundesliga, et s’il avait de meilleurs éléments autour de lui, son rendement aurait été encore supérieur. »

Fort de ses idéaux de jeu, Vincent Kompany devra apprendre à remettre en question une philosophie qu’il affectionne pour ne pas transformer son aventure bavaroise, réussie sur le papier, en réelle déception.
L’année prochaine, tout autre résultat que l’exceptionnel lui sera interdit, car il le sait : comme partout dans le monde du football, l’entraîneur est le premier fusible à sauter…

Notez l'article
2 Notes
Votre vote est compté.

Fil actu

À lire aussi

Afficher plus

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Copyright Sky Suisse SA © 2001-2025. Créée par ewm EWM.swiss