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Une offensive et mille questions

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Une semaine après la vaste offensive judiciaire lancée par le syndicat PTPA et une vingtaine de joueurs contre les instances de gouvernance du tennis, les objectifs de l'opération et le soutien dont elle jouit réellement sur le circuit restent à éclaircir.

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© Keystone

Dans un long communiqué publié le 18 mars, l'Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA), un syndicat de joueurs cofondé par Novak Djokovic, annonce avoir lancé aux côtés d'une vingtaine de joueurs des actions en justice aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans l'Union européenne (UE).

Les plaignants reprochent à l'ATP, la WTA, la Fédération internationale de tennis (ITF) et l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia), des instances selon eux "corrompues", d'avoir "systématiquement abusé, réduit au silence et exploité les joueurs pour alimenter leurs profits à travers un contrôle monopolistique".

Plus concrètement, ils les accusent de "collusion" pour limiter la concurrence entre tournois et plafonner les revenus des joueurs, moins bien lotis - selon les plaignants - que les golfeurs, les basketteurs de la NBA ou les joueurs de football américain.

Les instances du tennis sont également épinglées pour le "calendrier insoutenable" (onze mois de compétition) infligé aux joueurs, le "système draconien" de classement des joueurs qui "dicte" les tournois auxquels ils participent et les conditions de jeu (horaires tardifs, températures parfois étouffantes, changements de balles d'un tournoi à l'autre...).

Si la PTPA est la cheffe d'orchestre de l'offensive judiciaire, 12 joueurs se sont associés à titre individuel à l'action intentée aux Etats-Unis, dont la 65e mondiale Varvara Gracheva, la 101e Sorana Cirstea, l'ex-13e mondial Nick Kyrgios ou l'ex-17e Reilly Opelka.

Corentin Moutet (ATP 76) et cinq autres joueurs se sont joints à l'action lancée au Royaume-Uni, et quatre à la procédure intentée auprès de l'UE.

Interrogées sur l'affaire à l'occasion du tournoi de Miami, plusieurs figures du circuit ont semblé la découvrir ou s'en sont désolidarisées, comme Carlos Alcaraz (ATP 3).

La no 3 mondiale Coco Gauff a affirmé n'avoir "pas beaucoup d'informations sur cette histoire. J'ai vu une publication là-dessus, j'ai découvert ça en même temps que tout le monde."

Pour Alexander Zverev (ATP 2), membre du conseil consultatif des joueurs de l'ATP, les plaignants "avancent plusieurs arguments valables".

Mais "je ne sais pas quel est leur principal objectif, ce qu'ils espèrent comme issue", a-t-il ajouté.

Dans une longue interview accordée au journaliste américain Ben Rothenberg, le directeur exécutif de la PTPA Ahmad Nassar a assuré qu'il ne souhaitait pas forcément mener les procédures judiciaires à leur terme.

"Nous voulons forcer tout le monde à se réunir dans une pièce et à trouver des solutions. C'est un effort des joueurs pour changer le système", a-t-il argumenté.

"Il ne s'agit pas de causer du tort, de se faire de l'argent. On essaie de réformer le tennis. Nous pensons que beaucoup plus de revenus pourraient être perçus par les joueurs si (...) le tennis était géré à la manière de la F1, de la NFL ou de la NBA".

Là où l'ITF et l'Itia se sont contentées de communiqués très diplomatiques, l'ATP et la WTA ont toutes deux promis de répliquer "vigoureusement".

"Chaque décision prise par le conseil d'administration (CA) de la WTA prend en compte l'apport des joueuses à travers leurs représentants élus au CA, et les joueuses perçoivent des gains substantiels en plus d'autres avantages" comme un congé maternité allant jusqu'à douze mois, s'est défendue la WTA.

La réponse à l'offensive judiciaire de la PTPA mobilisera "du temps, de l'attention et des ressources" au sein de la WTA, "au détriment de nos joueuses et du sport dans son ensemble", regrette-t-elle.

Reprochant à la PTPA de "systématiquement choisir la division", l'ATP a souligné les "profonds changements" dont ont bénéficié les joueurs ces dernières années, comme le "revenu minimum garanti pour les 250 premiers du classement ATP, une sécurité financière sans précédent dans le tennis professionnel".

Samedi sur le réseau social X, Ahmad Nassar a accusé l'ATP de menacer les joueurs de "représailles" s'ils s'associaient à l'offensive judiciaire de la PTPA.

Depuis une semaine, "on assiste à un renforcement des comportements illégaux et coercitifs" de l'instance qui régit le circuit masculin, a-t-il estimé.

Pour Alexander Zverev, l'ATP a des ressources: "l'affaire leur coûtera peut-être une fortune, mais le circuit ne va pas disparaître", a-t-il jugé depuis Miami.

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