Un weekend en Serie A: Retour sur la 4e journée

Le fait marquant :

Naples s’impose largement à Cagliari (0-4) et enchaine. Il semble déjà loin le coup de massue reçu à Vérone lors du match d’ouverture de la saison. Antonio Conte, en conférence de presse d’après match, a déclaré : « cette équipe n’avait pas trop l’habitude d’aller au combat, avec moi les joueurs ont compris comment ils doivent travailler ». Rien de nouveau dans l’univers Conte, tout le monde se souvient de l’opération commando qu’il avait mené en 2020-21 avec l’Inter, les menant au titre. Après une première mi-temps équilibrée, la qualité napolitaine a pris le dessus avec un duo Kvaratskhelia & Lukaku (fortement voulu par Conte) qui a déjà trouvé de bons repères. Trop tôt pour en tirer des conclusions, mais n’oublions pas de rappeler que cette semaine les hommes de Conte prépareront le prochain match de Serie A sereinement et bien au chaud à Castel Volturno, alors que tous ses concurrents du haut de tableau entameront une longue et dispendieuse campagne européenne.

Le reste en bref :

Première victoire de la saison pour le Milan et des sourires retrouvés. On était resté sur les images de l’Olimpico de Rome avec Theo Hernandez et Rafael Leão « en marge » du groupe lors de la pause fraicheur. Certes l’adversaire proposé pour repartir sur de nouvelles bases après la pause internationale (et éloigner les rumeurs pesant « déjà » sur Fonseca) était le bien fébrile promu, Venise. Mais bon les tifosi rossoneri ont de quoi être satisfaits. Une ouverture rapide du score justement par Theo Hernandez, passe décisive de Leão. Scenario parfait pour se mettre San Siro dans la poche. Un Pulisic des très grands soirs. Rafael Leão qui retrouve une complicité avec son entraîneur. Reste maintenant à confirmer et enchainer. Avec Liverpool en LDC puis le derby face à l’Inter au programme !

L’Inter justement est rentré de Monza avec plus de doutes que de certitudes. Un match nul arraché en fin de match par Dumfries et une prestation bien pâle. Impossible de ne pas penser qu’au retour d’une trêve internationale toujours difficile à gérer pour un entraineur, trois jours avant un déplacement en ouverture de LDC face à Manchester City, avec un derby à l’horizon en fin de semaine, Simone Inzaghi a voulu doser ses forces. La carte du turnover peut certes être admis mais pas considéré comme l'unique cause. Le fait est que Lautaro Martinez est encore loin de sa meilleure condition ; Pavard et Thuram ont semblé bien discrets ; Frattesi, brillant avec la Nazionale, est semble t-il encore un peu « timide » avec le maillot de l’Inter. Rien de catastrophique bien sur mathématiquement, mais ce match est probablement symptomatique d’une saison qui s’annonce exténuante pour les organismes. Avec un objectif européen évident pour le club nerazzurro. A charge de Simone Inzaghi de trouver les bons équilibres (il a l’effectif pour cela) pour aussi assumer son statut de favori à sa succession pour le scudetto.

La perf' collective :

Bien peu étaient ceux qui connaissaient Kosta Runjaic avant l’été. Arrivé cet été à l’Udinese en provenance du Legia Varsovie, l’entraîneur allemand suscite déjà beaucoup d’intérêt. Dès les premiers jours de la préparation estivale, tout l’environnement « Udinese » avait laissé filtrer une première « très bonne » impression. Un travail méticuleux à 360° pour parfaire physique, technique et tactique. Des séances alternées de pauses ludiques (fantastiques les énormes ballons en mousse) pour forger un esprit de groupe. Un jeu porté vers l’offensive avec un 3-4-2-1 basé sur un pressing très agressif pour récupérer le ballon (l’Udinese est 2^ème pour l’instant au nombre de ballons interceptés) et se projeter très vite vers l’avant. Le français Florian Thauvin qui régale en inventant les principales séquences offensives, le jeune avant centre italien Lorenzo Luca qui va trouver dans le Frioul l’environnement idéal pour exploser au plus niveau (d’ailleurs Luciano Spalletti le suit de très prêt, l’ayant même convoqué en Nazionale en mars dernier). Il y a un peu (même si la structure de jeu est différente) un esprit Atalanta de Gasperini dans cette Udinese. Runjaic le disait lors de sa conférence de presse de présentation, « moi je suis un autodidacte, je ne me pose aucune limite » ; le fait est que l’Udinese est seule en tête de la Serie A avec 10 points en 4 journées.

La perf' individuelle :

Ademola Lookman est sans aucun doute l’homme du match d’Atalanta – Fiorentina (3-2). A la 21^ème minute, gros travail sur le coté gauche avec récupération, percussion et passe décisive à Retegui pour l’égalisation de la Dea. L’attaquant nigérian remet ça en fin de première mi-temps mais cette fois, avec avoir fixé son adversaire dans l’axe, il accélère d’une manière impressionnante et d’un tir précis ne laisse aucune chance à David de Gea. Globalement, 90 minutes de très haut niveau, une menace permanente pour la défense viola.

L’instant tactique :

Antonio Conte ne s’en est jamais caché. Dans sa carrière il a toujours voulu Lukaku dans son équipe car c’est un joueur « atypique, très puissant physiquement et quand il part en percussion ». Et encore une fois, on sent déjà que le jeu de son Napoli va s’appuyer sur l’attaquant belge. Car en imposant un duel physique aussi intense aux défenses adverses, Antonio Conte sait très bien qu’il va permettre à ses joueurs « qualitatifs » de trouver des espaces : Kvaratskhelia avant tout. Et on l’a bien vu à Cagliari.

Côté tribune :

Le joueur de tennis grec Stefanos Tsitsipas n’a jamais caché être tifoso du Genoa (« quand j’étais gosse, je suis tombé amoureux de ces couleurs en jouant à la PlayStation avec mon papa »). Dimanche il était l’invité d’honneur du club à l’occasion du match face à la Roma. Après avoir tiré quelques coup-francs sur la pelouse avant le coup d’envoi (il a joué au football jusqu’à l’âge de 12 ans), il a suivi le match en tribune appréciant encore une fois l’ambiance extraordinaire qui règne à Marassi.

Incidents au stadio Unipol Domus de Cagliari. Depuis toujours, on sait que les relations entre les tifosi sardes et ceux de Naples sont tendus. Dimanche, sur l’ouverture du score de Di Lorenzo, le parcage des tifosi napolitains a exposé une bâche bien peu élégante à l’encontre du peuple sarde. S’en est suivi un échange de fumigènes avec les tifosi sardes avec un steward blessé. Il a fallu l’intervention des joueurs napolitains  sous le parcage pour calmer les esprits et permettre, après de longues minutes, la reprise du match.

Coté Suisse :

Yann Sommer : le gardien de l’Inter n’a pratiquement eu aucune intervention à réaliser jusqu’à l’ouverture du score de Monza à la 81^ème minute. Et en l’occurrence il ne peut pas faire grand-chose sur le coup de tête victorieux de Dany Mota Carvalho.

Noah Okafor : rentré à la 64^ème minute de jeu alors que le Milan mène déjà 4-0 (score final) face à Venise. Le match est terminé et les esprits sont déjà tournés vers la confrontation face à Liverpool en Champions League. Rien à signaler.

Michel Aebischer (Bologne): peu à son aise face à Come, assez lent dans la manœuvre et en manque d’inspiration, il passe plus souvent son temps à courir après l’adversaire. Remplacé à la mi-temps.

Remo Freuler (Bologne) : première mi-temps compliquée sur le terrain du promu Côme. Tant dans la phase défensive que la relance, il ne trouve pas le bon rythme. Et c’est toute l’équipe qui en ressent les effets. Ca va mieux en fin de match quand il sonne la révolte. Menés 2-0, Bologne arrache finalement le nul dans les arrêts de jeu.