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Un weekend en Serie A: Retour sur la 15e journée

Younes

Naples chute à domicile face à la Lazio et abandonne sa place de leader à l’Atalanta. La Juventus cale encore et décroche probablement définitivement pour le scudetto. Retour sur la 15ème journée de Serie A.

Lukaku
La frustration de Lukaku après une deuxième défaite consécutive face à la Lazio en une semaine, Naples cède sa place sur le trône. © IMAGO / Fotoagenzia

Le fait marquant :

Eh bien voilà, c’est fait. On en parlait depuis quelques semaines : l’Atalanta s’empare seule de la tête de la Serie A (en attendant le match Fiorentina vs Inter). Neuvième victoire consécutive en championnat, obtenue dans les dernières minutes face au Milan (2-1), grâce à son attaquant nigérian Lookman. Une équipe bergamasque qui accumule de la confiance avec un groupe solidaire et compact, et des remplaçants toujours performants lorsque Gasperini les titularise (comme ce fut le cas en vue de la Ligue des champions). De son côté, le Milan avait réussi à égaliser grâce à Morata, malgré la sortie sur blessure de Pulisic. Mais, une fois de plus, il a été puni sur coup de pied arrêté, conséquence d’erreurs d’inattention en défense. Avec la course au titre déjà compromise, les hommes de Fonseca devront se battre sérieusement pour décrocher une qualification en Ligue des champions.

À la fin du match, les tifosi du Gewiss Stadium, emportés par l’enthousiasme, ont entonné : « Vinceremo, vinceremo il tricolore » (Nous gagnerons le Scudetto). Un chant qui a certainement atteint les oreilles de Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid et futur adversaire de l’Atalanta en Ligue des champions, qui a confié « avoir une certaine inquiétude ». Rien que ça !

Le reste en bref :

Trois jours après avoir éliminé Naples en Coupe d’Italie (3-0), la Lazio s’est à nouveau imposée contre le leader, cette fois en Serie A, au stade Diego Armando Maradona (1-0). Un résultat significatif qui met en lumière, d’une part, une Lazio solide et ambitieuse, et, d’autre part, un Naples en difficulté face à ses concurrents directs : défaites contre l’Atalanta et la Lazio à domicile, et matchs nuls face à la Juventus et l’Inter. Naples a tenté d’imposer son rythme dès le début, mais s’est heurté à une Lazio bien organisée défensivement et audacieuse en contre. Incapables de trouver l’ouverture, les Napolitains paient aussi le prix de l’absence d’Osimhen, que Lukaku, malgré son statut, n’a pas su remplacer efficacement. La punition est arrivée à la 79ᵉ minute sur un contre parfaitement conclu par le Danois Isaksen. Une nouvelle désillusion pour l’équipe de Conte, dont le bloc déséquilibré a offert des opportunités à l’adversaire.

Face à Bologne, la Juventus a dû se contenter d’un neuvième match nul en 15 journées, soulevant des questions pressantes : pourquoi autant de blessures (Cambiaso sorti après 12 minutes, touché à la cheville) ? Pourquoi une telle difficulté à déjouer le pressing adverse ? Est-ce un problème de qualité, de mentalité, ou de condition physique ? Même Thiago Motta, habituellement calme, a perdu son sang-froid à la 50ᵉ minute, récoltant une expulsion. Seule lueur d’espoir, Koopmeiners, auteur de son premier but sous les couleurs turinoises, tarde néanmoins à retrouver son niveau de l’Atalanta. Beaucoup de travail reste à accomplir pour espérer une deuxième partie de saison à la hauteur des ambitions du club.

La perf' collective :

Vous allez dire : c’est osé de parler ici de la Roma, plus proche de la relégation que de l’Europe. Mais face à Lecce, en lutte pour le maintien, les hommes de Claudio Ranieri ont livré une prestation solide. Rien de brillant, certes, mais après des défaites logiques contre Naples et l’Atalanta, la Roma a montré un visage sérieux et déterminé. Ranieri s’est appuyé sur deux cadres en quête de revanche : Hummels, en défense centrale, et Paredes, au milieu. Autour d’eux, le collectif a montré discipline et engagement, avec un Manu Koné remarquable au milieu et une attaque inventive malgré l’absence de Dovbyk. Résultat : trois points précieux et un match que Ranieri espère « référence » pour un mois de décembre décisif.

La perf' individuelle :

Henrikh Mkhitaryan, que certains annoncent chaque année en fin de carrière, continue d’impressionner. Contre Parme, le milieu de terrain arménien de l’Inter a livré une prestation magistrale : toujours bien positionné, avec une lecture de jeu exceptionnelle. Ses deux passes décisives ont marqué les esprits, et il aurait pu couronner sa performance d’un but spectaculaire si sa percée individuelle n’avait pas été stoppée in extremis. Un match de classe mondiale.

L’instant tactique :

On pourrait encore parler de la Lazio de Baroni, victorieuse à Naples, mais rendons hommage au maître tacticien par excellence : Arrigo Sacchi. L’ancien entraîneur du Milan des années 80 a salué la Lazio : « Leur collectif est exemplaire, chaque joueur se sacrifie pour le groupe. Ce que l’on voit sur le terrain est le reflet parfait du travail effectué à l’entraînement. » CQFD

Côté tribune :

Eduardo Bove, victime d’un malaise cardiaque lors du match Fiorentina – Inter, a subi une opération pour la pose d’un défibrillateur. Si la règlementation italienne interdit la pratique du sport de haut niveau avec un tel appareil, il pourrait, comme Eriksen, poursuivre sa carrière en Angleterre.

Par ailleurs, les arbitres ont arboré une marque noire sur le visage pour dénoncer les violences dans le football amateur, après l’agression d’un collègue dans la région de Rome.

Enfin, à Venise, des conditions climatiques extrêmes (vent et pluie) ont perturbé le match face à Côme, crucial pour le maintien. Malgré cela, les joueurs ont offert un beau spectacle, tandis que les spectateurs ont bravé les éléments pour rejoindre le stade en vaporetto.

Côté Suisse :

Yann Sommer a passé une soirée tranquille, avec peu d’interventions, hormis un bel arrêt sur Cancellieri. Aucun reproche à lui faire sur le CSC de Darmian.

Dan Ndoye, en revanche, a brillé avec Bologne. Toujours dangereux, il a trouvé le poteau avant de marquer un but spectaculaire, son troisième consécutif. Une performance qui confirme son potentiel sous les ordres de Thiago Motta.

Remo Freuler a dominé le milieu de terrain contre la Juventus, même si son match aurait été parfait s’il avait mieux anticipé sur l’égalisation adverse.

Enfin, Simon Sohm, malgré la défaite de Parme contre l’Inter, a impressionné par sa personnalité et son initiative, promettant un bel avenir.

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