Un weekend en Serie A: Retour sur la 11e journée
Une incroyable Atalanta qui s’impose chez le leader Naples, et permet à l’Inter de revenir à seulement un point. Quelle densité en haut du classement, retour sur cette 11ème journée de Serie A.
Le fait marquant :
Coup de tonnerre au Diego Armando Maradona. Le leader Naples a littéralement explosé face aux attaques de l’Atalanta de Gasperini. Le score de 3-0 est peut-être un peu sévère au regard de la prestation collective des hommes d’Antonio Conte, mais ce dernier n’a pas cherché d’excuses : « Nous n’avons pas été présents dans la finition, alors qu’eux ont été incroyablement chirurgicaux. La victoire de l’Atalanta est méritée, et aujourd’hui, on peut dire qu’ils sont actuellement plus forts que nous. » Une fois de plus, l’Atalanta a mis en avant deux piliers de son projet footballistique exceptionnel. Premièrement, quel que soit l’adversaire, l’Atalanta ne renonce jamais à sa philosophie de jeu. Deuxièmement, la recherche permanente de l’attaque est incarnée à merveille non seulement par les buteurs, mais par l’ensemble des onze joueurs sur le terrain. Ensuite, que dire de Lookman, absolument intenable en première mi-temps et auteur d’un doublé, ainsi que de Retegui, qui, entré à un quart d’heure de la fin, s’offre un onzième but en onze matches de Serie A. Cette Atalanta impressionne et occupe une méritée troisième place. Ceux qui sont derrière au classement sont prévenus, et ceux qui sont devant aussi.
Le reste en bref :
L’Inter s’en sort bien, même très très bien, face au promu Venise. Simone Inzaghi continue de faire tourner son effectif, laissant Calhanoglu au repos et confiant le rôle de meneur à Zielinski. Face à une défense individuelle de Venise, les Nerazzurri optent pour un jeu court, avec beaucoup de rotation offensive, sans parvenir à débloquer le score. En fin de première mi-temps, Venise se crée une occasion incroyable avec Oristanio, mais Sommer intervient de manière extraordinaire. Cette action redonne courage au promu. Durant toute la seconde période, les deux équipes tentent leur chance, mais seul l’Inter trouve l’ouverture grâce à son capitaine Lautaro Martinez. Venise ne lâche rien et, à la 97e minute, Haps lance Sverko qui trompe Sommer. Cependant, l’arbitre intervient, estimant que Sverko a touché le ballon de la main. Inutile de dire que le banc de Venise n’est pas, mais alors pas du tout d’accord. L’Inter s’impose dans la douleur et revient à un point du leader Naples.
Après deux nuls – bien différents dans leur approche (4-4 face à l’Inter, puis 2-2 à domicile contre Parme) –, la Juventus a assuré l’essentiel à Udine, avec une victoire 2-0 et un nouveau clean sheet. Très compacte et agressive à la récupération, la Juventus a réalisé le plan de jeu attendu par Thiago Motta, avec un Thuram en grande forme au milieu, véritable dynamo dans la récupération et la percussion. Il est récompensé en inscrivant le premier but sur un centre dévié. L’entraîneur italo-brésilien peut être satisfait du résultat, surtout face à une Udinese en grande forme chez elle, et de la manière, avec le retour de Koopmeiners en cerise sur le gâteau.
La Lazio (2-1 face à Cagliari) et la Fiorentina (1-0 contre le Torino) continuent sur leur lancée et se placent solidement en troisième position.
La perf' collective :
On a l’habitude de dire « voir Naples et mourir ». Aujourd’hui, on pourrait dire « voir l’Atalanta à Naples et mourir (de plaisir) ». Nous avons déjà tout dit dans le fait marquant.
La perf' individuelle :
L’attaquant nigérian de l’Atalanta, Ademola Lookman, a brillé et aurait sans aucun doute mérité une mention ici. Mais c’est aussi son coéquipier, le défenseur international suédois Isak Hien, qui a impressionné. On se souvient encore de l’image d’un Lukaku tout-puissant balayant Pavlovic lors de l’ouverture du score napolitaine à Milan. On disait Lukaku injouable ! Dimanche, l’international belge n’a pas touché un ballon : Hien a imposé son physique avec un timing parfait et remporté tous les duels. Une prestation impressionnante, sans doute la meilleure depuis son arrivée à Bergame en provenance du Hellas Verona.
L’instant tactique :
La Lazio s’impose face à Cagliari, non sans difficulté. Baroni entame le match en demandant à ses joueurs de déployer le jeu vertical qui lui réussit si bien cette saison, avec des débordements sur les côtés. Cependant, avec Tavares suspendu et Zacagni initialement sur le banc, le côté gauche est moins performant qu’à l’habitude. Menant au score, Baroni ajuste en deuxième mi-temps avec un passage en 4-3-3, densifiant le milieu grâce à Vecino. Bonne option, car malgré la double expulsion côté sarde, la Lazio souffre jusqu’à la fin.
Côté tribune :
Lors du court déplacement à Monza, des incidents ont perturbé le parcage des tifosi milanais. Environ 50 ultras ont été bloqués par les forces de l’ordre et empêchés d’entrer dans la tribune. Par solidarité, une centaine d’ultras présents ont quitté le parcage après une quinzaine de minutes de jeu.
Les tifosi de l’Atalanta résidant en Lombardie avaient interdiction de se rendre à Naples pour des raisons de sécurité. Steven, un Écossais d’Édimbourg, grand supporter de la Dea, suit l’équipe de Bergame partout. Non concerné par cette interdiction, il était bien présent dimanche au Diego Armando Maradona, absolument seul dans le parcage visiteurs. Ses photos font le buzz sur les réseaux sociaux.
Côté Suisse :
Yann Sommer n’a pas eu énormément de travail face à Venise, mais il a été impeccable quand cela s’imposait, avec notamment un arrêt décisif face à Oristanio, puis une autre belle intervention face à Pohjanpalo en seconde période.
Noah Okafor s’est présenté deux fois devant le gardien de Monza, Turati, sans réussir à conclure. Le différend entre Fonseca et Leão lui permet d’avoir du temps de jeu, mais il peine à s’illustrer.
Dan Ndoye, contre Lecce, a fait preuve d’une grande détermination, mettant la pression pendant 90 minutes sur la défense adverse. Malheureusement, trop d’erreurs techniques l’ont empêché d’être décisif.
Remo Freuler, gestionnaire ordinaire du milieu de terrain de Bologne, a cependant laissé passer une occasion incroyable en fin de première mi-temps.
Simon Sohm, positionné en soutien des attaquants de Parme, a manqué de précision dans son jeu. Son repositionnement plus bas au milieu en deuxième mi-temps n’a guère amélioré les choses.
Nicolas Haas, infatigable au milieu d’Empoli, a montré beaucoup d’envie et de détermination. Il est sorti épuisé à un quart d’heure de la fin du match.