Theate, le roi Arthur de l'Eintracht
Ses solides performances et le charisme qui les entoure ont propulsé le flamboyant défenseur belge parmi les tauliers à Francfort, où il s'est imposé comme un leader naturel devant même les traditionnels cadres du club. La réception de Leipzig, samedi à 18:30 pour le match au sommet de la 31e journée en direct sur Sky Sport, est une nouvelle occasion d'asseoir encore un peu plus son autorité.
Sa généreuse crinière fait le bonheur des photographes. Mais si son allure ne passe pas inaperçue, ce sont surtout sa vista et son talent de défenseur qui en imposent. À 24 ans, Arthur Theate déploie cette saison toute la panoplie d'un leader, tant sur le fond que sur la forme. Le Belge, arrivé en prêt dans la Hesse en provenance du Stade Rennais à l'été 2024, n'a eu besoin que de quelques mois pour convaincre ses dirigeants, impressionnés, de lever l'option d'achat et d'aligner, en février, une bonne douzaine de millions de francs pour s'attacher ses services pour de bon.
Avec Robin Koch et Rasmus Kristensen, l'ancien joueur de Bologne constitue la muraille défensive de l'Eintracht, qui change factuellement de génération dans ce secteur avec le retrait progressif d'un Timothy Chandler et l'avènement du prometteur Kaua Santos dans les buts au détriment d'un certain Kevin Trapp. Point commun entre les trois compères de la défense : leur rage de vaincre communicative. Theate, Koch et Kristensen sont des battants et leur allant offensif, de surcroît, ne gâche rien. Une énergie qui, dit-on à Francfort, se ressent jusque dans les couloirs du club, où l'international belge ne manque pas de saluer régulièrement les employés.
Le rebond à Ostende
Le contrat de Theate court désormais jusqu'en 2029 et sa valeur grimpe. Ses coéquipiers en profitent aussi, auxquels il dispense conseils et consignes, à l'entraînement comme en match. Qu'il tempère aussi, au besoin, lorsque l'euphorie, notamment sur la scène continentale, les guette. Quand le Liégeois est absent, le déficit d'impact, physique mais surtout psychologique, est flagrant, qu'il évolue comme arrière gauche ou comme défenseur central. S'il s'est propulsé en haut de la hiérarchie dans le vestiaire de l'Eintracht, c'est bien par ces qualités-là plus que par son talent pur. En 2020, le Standard de Liège, où il évoluait chez les U21, décide de ne pas le conserver. Le club belge doute de ses perspectives d'évolution.
Pour lui, la pandémie est ainsi une période de disette, dans laquelle il a peut-être puisé son carburant actuel. À l'été 2020, il rebondit à Ostende, qui lui offre une chance alors qu'il redoublait d'efforts pour s'entraîner dans son coin. À Bologne puis surtout à Rennes, il va s'affirmer, se faisant remarquer par un but ici ou là. Joueur et personnalité sans compromis, Theate met tout en œuvre pour trouver le chemin de la réussite, une attitude qu'il attend aussi de ses partenaires et qui le mène parfois à l'excès : fin octobre dernier, après avoir écopé de deux cartons rouges en trois jours – en championnat contre Union Berlin (1-1) puis en Coupe contre Mönchengladbach (2-1) –, il a apaisé les choses en présentant publiquement ses excuses (ci-dessous) et en invitant ses coéquipiers à dîner...
Sorry to my teammates and fans for the early red card, so happy we could win the game. What a performance from the team, you are amazing!!🏆❤️🔥🦅 pic.twitter.com/LSvTF4Y959
— Theate Arthur (@ArthurTheate) October 30, 2024