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Analyse Football

RB Leipzig, le favori caché

Lortho

Fort d'une bonne décennie de progrès et de consolidation de son modèle au plus haut niveau national, le club porté par Red Bull peine désormais à masquer son impatience et s'affirme plus que jamais, cette saison, comme un candidat au titre en Bundesliga.

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Xavi Simons, l'un des leaders techniques d'un RB Leipzig plus ambitieux que jamais. © IMAGO / Eibner

Cette victoire-là, au bout de l'effort, ne sera peut-être pas la plus prestigieuse de la saison du RB Leipzig. Mais en allant s'imposer à Heidenheim, le 6 octobre, grâce à un but de Lois Openda, le club de la Saxe a rejoint un certain Bayern Munich en tête du classement de Bundesliga, devancé seulement à la différence de buts. Et étanché, au moins provisoirement, son impatience au succès. Depuis la 5e journée et un 4-0 contre Augsbourg, Leipzig a repris sa marche conquérante. Frustrés par des défaites douloureuses en Ligue des champions (1-2 à Madrid contre l'Atletico, le 19 septembre, puis 2-3 en Allemagne contre la Juve, pourtant en infériorité numérique pendant plus d'une demi-heure, le 2 octobre) comme par deux matches nuls en championnat (0-0 à Leipzig contre Union Berlin, le 14 septembre, puis le même score vierge à Hambourg contre Saint-Pauli, le 22), les dirigeants saxons commençaient à sévèrement s'impatienter.

C'est un paradoxe : autant le club n'a affiché aucun objectif officiel pour l'exercice en cours, autant la pression de la réussite semble plus forte que jamais. Avec un secret de polichinelle : les Roten Bullen veulent se mêler à la course au titre jusqu'à son terme. Autrement dit, rester a minima à distance du leader jusqu'au printemps. Cette pression venue d'en haut, l'entraîneur Marco Rose l'a bien sentie et, dans la foulée de la victoire contre les Bavarois d'Augsbourg, le technicien de 48 ans a poussé un grand ouf de soulagement. Mot qu'il a même employé dans sa réaction d'après-match. La direction du club n'entend laisser ni à son entraîneur ni à ses joueurs le moindre répit. Après trois matches sans victoire (Berlin, Atletico, Saint-Pauli), la crise couvait déjà. Marco Rose, sous surveillance, a réuni ses joueurs pour leur demander un strict respect des consignes et le petit effort supplémentaire qui conditionne les victoires.

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Marco Rose, l'entraîneur des Roten Bullen, soulagé de la courte victoire des siens contre Heidenheim (1-0), le 6 octobre 2024.

Dirigeants sur la pelouse

Dans le dernier numéro du magazine Vrille, l'ancien champion du monde et vice-champion olympique de gymnastique français Thomas Bouhail, dans un bilan sans concession des récents échecs tricolores dans son sport au niveau continental, mondial et olympique, pointe la différence entre performance et haute performance. Constatant que pour se mêler à la lutte au plus haut niveau, c'est-à-dire pour aller chercher des trophées ou des podiums, l'exigence ne peut être que maximale. C'est ce qu'a dû ressentir Marco Rose en débriefant les victoires de début de saison contre Bochum (1-0) et contre Leverkusen (3-2), nonobstant le prestige de ce dernier adversaire. Leipzig, alors, n'avait pas convaincu sur la totalité du match. Les joueurs se croyaient lancés dans une spirale positive ; la suite les a ramenés sur Terre et la frustration a éclos, pas seulement dans le vestiaire mais aussi dans les étages. Alors les dirigeants du secteur sportif sont descendus sur la pelouse, à tour de rôle, observer les entraînements.

L'objectif : chercher les angles morts. Comprendre pourquoi l'équipe ne carburait pas à plein régime. Avec un devoir, formulé abruptement, publiquement, dans les colonnes du bi-hebdomadaire kicker, par le président du conseil de surveillance Oliver Mintzlaff : « Leipzig doit être là si, pour une raison ou pour une autre, les top favoris fléchissent ! Nous n'y sommes encore jamais parvenus ! » Sous-entendu : prendre les commandes, à la faveur de victoires, si le leader lâche des points. Et ce, sans calculs d'épicier : le succès doit découler de ce jeu typique des équipes de Red Bull, fait de rythme, d'explosivité, de vivacité, d'énergie. Le maestro espagnol Dani Olmo est parti ? Qu'importe. Les recrues Antonio Nusa et Arthur Vermeeren, 19 ans tous les deux, manquent d'expérience ? Qu'importe. Le choc contre Liverpool, le 23 octobre, permettra encore une fois de se mesurer au faîte du football continental. Cette altitude à laquelle aspire avec impatience le RB Leipzig.

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