Quel bilan pour la Nati après la trêve de mars ?
À travers l’analyse détaillée des performances des joueurs de l’équipe de Suisse, Sky Sport vous propose une revue générale des enseignements à tirer après les amicaux contre l’Irlande du Nord et le Luxembourg.
Vincent Sierro ou l’unique lueur dans le marasme nord-irlandais
Il faut bien le dire, la première du talent lausannois et la performance de Vincent Sierro, meilleur Suisse contre l’Irlande du Nord, ont en quelque sorte sauvé les apparences helvétiques à Belfast. Contre vents et marées, le Valaisan a tenté de donner du rythme à la rencontre, d’accélérer le jeu malgré un profil bien loin de celui d’un créateur. Une performance nécessaire qui lui a permis d’inscrire un premier but mérité en équipe de Suisse.
À ce moment inédit s’ajoute un autre : la première sous le maillot de la Nati d’Alvyn Sanches. Promis à un avenir radieux, l’homme aux douze buts et quatre passes décisives avec le Lausanne-Sport avait débuté sur les chapeaux de roue, s’illustrant d’entrée avec une tête qui aurait pu finir sa trajectoire dans le but nord-irlandais… mais l’impensable est survenu. Comme l’indique Stéphane Henchoz, directeur sportif du club lausannois, dans Le Matin : « À la 70e minute, Alvyn était au sommet de sa jeune carrière. Et quelques minutes plus tard, il était sur le côté pour plusieurs mois. »
Une rupture des ligaments croisés venu assombrir son avenir à court terme, l’obligeant accessoirement à rester en Super League au-delà de cet été (ce qui n'était pas du tout dans les plans du joueur).
Toujours au rayon "malheur", continuons avec Stefan Gartenmann. Mal à l’aise dans cette défense à quatre, le joueur de Ferencváros a commis de grossières erreurs face à l’Irlande du Nord. La première dans sa lecture d’un long ballon pourtant à sa portée, la seconde sur une intervention évitable qui a conduit à l’ouverture du score d’Isaac Price. Nul doute que le natif de Roskilde, au Danemark, aurait rêvé de mieux pour ses débuts sous le maillot helvétique.
Enfin, ouvrons le dossier Ruben Vargas. Transféré cet été au FC Séville, les supporters de l’équipe de Suisse espéraient voir le natif d’Adligenswil prendre son envol dans l’un des clubs espagnols les plus titrés d’Europe. Mais avec seulement neuf matches disputés depuis son arrivée pour un maigre but marqué, le bilan est pour le moins insuffisant.
À Belfast, Ruben Vargas donnait l’impression de se complaire dans l’illusion du joueur qu’il aimerait être mais qu’il ne sera jamais. Un impact déficient, un nombre incalculable d’erreurs et de pertes de balle… comme si l’ailier gauche de 26 ans avait perdu le plaisir de performer avec la Nati.
Le réveil de Vargas avait une saveur luxembourgeoise !
Sevrée de victoire depuis ce faste huitième de finale de l’Euro 2024 contre l’Italie, la Suisse avait l’occasion de se relancer mardi face au Luxembourg. Une disette de neuf matches que l’équipe nationale n’avait plus connue depuis près de 40 ans, d’autant plus que la Nati devait se remettre d’une humiliante défaite datant de septembre 2008 face aux "Lions Rouges".
À Saint-Gall, Murat Yakin a procédé à un turnover total avec six nouveaux joueurs par rapport à l’Irlande du Nord. Prévu comme titulaire, le coach de l’équipe de Suisse a même été privé d’Andi Zeqiri en dernière instance, blessé quelques heures avant le début des hostilités.
Qu’à cela ne tienne, le Bâlois avait à cœur d’utiliser cette rencontre pour remettre les pendules à l’heure avant la rencontre capitale du 5 septembre face au Kosovo, premier match des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Titularisé sur le côté gauche de la défense, Miro Muheim fut indéniablement l’homme de cette rencontre. Auteur d’un but et d’une passe décisive pour Ruben Vargas, le latéral gauche du Hamburger SV s’est montré déterminé à prouver son importance. Contrat rempli, avec un impact physique couplé à une justesse dans les passes qui tranchait significativement avec la rencontre de vendredi dernier. Un autre monde, même.
Pour l’épauler, Ruben Vargas. L’attaquant du FC Séville devait se racheter après sa piteuse prestation à Belfast, et cela n’a pas traîné. En neuf minutes, l’homme fort de Murat Yakin remettait les pendules à l’heure, allant jusqu’à sceller l’issue de la rencontre après seulement 45 minutes. Vargas a été piqué, Vargas a répondu.
Privé de son principal leader, Granit Xhaka (absent pour congé de paternité), le sélectionneur national a renouvelé sa confiance à Djibril Sow dans le cœur du jeu. Fort bien lui en a pris : l’intéressé a apporté un apaisement nécessaire à l’axe du milieu helvétique grâce à son impact physique, mais aussi son intelligence de jeu, notamment dans la première relance.
Résultat des courses
Un bilan contrasté qui permet d’entrevoir l’avenir avec quiétude tout en mettant en lumière le talon d’Achille du collectif suisse : la défense. Un secteur où l’on peut trouver sa place aussi vite qu’on peut la perdre. Plus que jamais, certaines places sont à prendre, en attendant le retour de Manuel Akanji…