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Analyse Football

Pourquoi Xabi Alonso est l’entraîneur idéal pour le Real Madrid

Sacha

À travers une analyse de son style de jeu et de sa personnalité, Sky Sport vous explique pourquoi le Real Madrid a choisi le Basque pour succéder à Carlo Ancelotti.

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Xabi Alonso est à la croisée des chemins de sa carrière - IMAGO / DeFodi

Vivement 2025 ! Alors que Xabi Alonso ne prendra officiellement sa décision qu’au mois de mars, tout porte à croire que le technicien du Bayer Leverkusen deviendra le prochain homme fort du Real Madrid. Des contacts incessants, sa réticence à quitter le Bayer pour rejoindre Liverpool alors que de très nombreux contacts secrets s’étaient noués entre son entourage professionnel et la direction des Reds, mais aussi la soudaine prolongation express de Carlo Ancelotti la saison dernière par le club le plus titré de l’histoire du football. Un ensemble d’événements qui se superposent pour assurer une conclusion claire : le Real prépare sa révolution en 2025.

Outre les recrutements déjà bien préparés en amont, comme celui de l’Anglais Trent Alexander-Arnold et du Canadien Alphonso Davies dans le cadre d’un transfert libre, le club de la capitale espagnole sait pourquoi il a choisi Xabi Alonso depuis presque un an… Tout simplement parce qu’il est, actuellement, le seul entraîneur sur le marché qui coche toutes les cases. Joueur de la Casa Blanca entre 2009 et 2014, le Basque développe un football qui oscille entre tradition et modernité : « J’ai beaucoup appris de tous mes entraîneurs, et je l’ai transformé en ma propre personnalité d’entraîneur débutant », souligne le principal intéressé, qui rapporte une influence claire d’entraîneurs tout aussi géniaux dans leurs idées que différents : Rafa Benitez, Pep Guardiola, Vicente Del Bosque, José Mourinho… Même Carlo Ancelotti a droit à son éloge : « Carlo Ancelotti excellait dans l’expression de ce qu’est le bon football et de ce que nous devions faire. » Il faut dire qu’à ce petit jeu, le natif de Tolosa est fort. La saison dernière, son équipe a établi la plus longue série de matchs sans défaite de l’histoire pour une équipe du Big Five européen, avec 44 rencontres sans revers toutes compétitions confondues, surpassant la Juventus d’Antonio Conte qui détenait jusqu’alors le record d’invincibilité, étant restée invaincue durant 43 matchs entre 2011 et 2012.

D’un point de vue tactique, l’ancien maître à jouer du Bayern Münich, de Liverpool et du Real Madrid associe le jeu de possession et de transition. Il fait partie de la catégorie de ces coachs qui transforment des équipes avant-dernières au classement (comme l’était le Bayer en octobre 2022) en leaders incontestables… Bien souvent, Xabi Alonso ne se résout pas à une seule idée du jeu, il sort sa boîte à outils, fait fonctionner ses méninges et innove pour trouver la meilleure harmonie collective. Adepte du 4-2-3-1 à ses débuts à la Real Sociedad B, Xabi Alonso s’est résolu à changer de système lorsqu’il a compris que ses joueurs n’allaient pas exprimer leur plein potentiel avec cette animation. Il a testé la défense à trois en septembre 2021, puis, comme un chimiste, l’homme de 42 ans a détaillé sa formule et rajouté des influences jusqu’à faire du 3-4-2-1 son système providentiel.

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Xabi Alonso a été joueur du Real de 2009 à 2014 - IMAGO / Alterphotos

Au Real Madrid, rares sont les entraîneurs à avoir osé et réussi la mise en place de ce dispositif, mais Xabi le sait : on ne gère pas Madrid comme Leverkusen, même si sa touche personnelle réside sans doute dans sa notion du déséquilibre dans le jeu, comme un changement de tempo désarmant lors d’un tango, ce qu’il confirmera lui-même dans les colonnes de l’AFP : « Nous avons une idée assez claire du football que l’on veut jouer (…) Le tiki-taka, c’est un peu de la possession de balle défensive. Je l’ai pratiqué, mais nous avons d’autres choses… On a besoin d’un changement de tempo pour passer derrière le milieu de terrain adverse », tout en responsabilisant ses soldats : « Sur le terrain, j’ai été encouragé à prendre mes propres décisions. C’est quelque chose que je veux vraiment pousser et que je rappelle aux joueurs. Ce ne sont pas des robots. Ils ont la connaissance de ce qui peut se passer, avec leurs qualités pour décider. Et s’ils font le mauvais choix, on essaiera de faire mieux. »

Si l’Espagnol offre de la liberté à ses joueurs sur le terrain, c’est parce que cet expert de l’intelligence émotionnelle sait pertinemment ce que leurs exploits vont montrer de son bilan général, mais pas seulement… Sa méthode ne sera applicable qu’en cas d’adhésion sans faille d’un groupe prêt à mourir d’admiration pour son chef de file. À la Maison Blanche, on veut un homme paternaliste sachant intégrer les us et coutumes du footballeur d’exception en 2024, tout en étant capable de décrypter l’état d’esprit d’une génération. On ne parle plus à un joueur de vingt-cinq ans aujourd’hui comme on le faisait il y a dix ans. Les temps changent, les mentalités aussi. Le Real l’a compris. C’est aussi pour cela qu’il a choisi Xabi, qui disait récemment : « Lorsque l’on parle de convaincre des joueurs, ou comment avoir une bonne relation avec les joueurs, Carlo Ancelotti est un maître pour tout le monde. »

Son talent pour faire prendre conscience à ses joueurs qu’ils ont leurs propres critères sur le terrain le rend automatiquement légitime. À cette touche de modernisme s’ajoute une conception du football assez classique, dit-il au quotidien El País : « En tant que joueur, qu’est-ce que je voulais ? De meilleurs joueurs que moi autour de moi et les aider pour qu’ils le soient. Je voulais donner de bons ballons pour qu’ils fassent ce que je n’étais pas capable de faire. Aujourd’hui, si je peux faire en sorte de rendre les joueurs meilleurs, ça fera de moi un meilleur entraîneur » alors comment surpasser le Leverkusen version grand cru 2023-2024 ? Cette équipe qui usait ses adversaires jusqu’à leur faire regretter d’avoir posé un pied sur le sol de la BayArena…

Pour devenir une légende, le Basque doit reproduire l’exceptionnel dans un club d’exception en galvanisant des Merengues déchaînés, grisés par ses discours, entre jeu de possession et de position prôné, avec du mouvement partout, des joueurs à des postes interchangeables, des compensations dans tous les sens, un milieu à la baguette, un latéral gauche parfois en position axiale et une volonté constante d’attaquer les espaces libres avec un contre-pressing efficace à la perte de balle.

Tout ce que représente Xabi Alonso convient au Real Madrid. À tel point que le technicien espagnol ne viendrait qu’avec un seul adjoint en Espagne, comme il l’avait fait à Leverkusen. Une idée de la simplicité, une même vision du jeu, une rencontre naturelle voire inévitable… Plus que jamais, Madrid attend Xabi.

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