Monaco, mieux défendre pour avoir une chance
Avec 41 buts encaissés en 29 rencontres de Ligue 1 et Ligue des champions cette saison, Monaco est progressivement devenue une formation poreuse. Il faudra aux hommes d'Adi Hütter savoir bien défendre mercredi contre Benfica pour espérer passer.
Diriger une équipe défensive, capable de tenir un résultat n'a jamais été la marotte de l'ex-coach d'YB. C'est en ce sens qu'il avait lancé sous forme de boutade: "On n'est pas une équipe italienne", lorsqu'on lui avait dit qu'un 0-0 contre Aston Villa qualifierait Monaco, à la veille de la 7e journée de la phase de Ligue.
"L'équipe aime jouer en attaquant, explique-t-il. Même si ça fait sens de dire qu'on fait tout pour défendre bien collectivement, notre ADN, notre identité pour gagner les matches, c'est attaquer."
Sur ce point, Hütter ne s'est jamais renié. Même après une saison dernière où Monaco avait déjà encaissé beaucoup (7e défense de L1 avec 42 buts concédés), il annonçait avant l'ouverture du championnat vouloir "continuer à mettre en oeuvre le style de jeu que je prône: presser fort et souvent haut, avec de l'impact physique, et imposer un style offensif".
Pour autant, en interne, chacun sait très bien qu'aujourd'hui Monaco doit améliorer sa capacité à défendre collectivement. Et surtout éviter les erreurs individuelles qui coûtent si cher.
"On prend plus de buts actuellement et on doit mieux défendre", regrettait le Genevois Denis Zakaria vendredi soir après la défaite à Paris. "Le travail nous permettra de retrouver la rigueur défensive du début de saison." Monaco n'avait alors concédé que quatre buts en huit rencontres de L1.
Or, depuis la belle victoire face à Aston Villa (1-0), Zakaria et les siens ont encaissé 11 buts en quatre matches (victoires 3-2 et 4-2 contre Rennes et Auxerre, défaites 0-3 et 1-4 à Milan et Paris).
"Pour un bon résultat, il ne faut plus que l'on commette d'erreurs trop faciles", pestait Hütter après la défaite à Montpellier (2-1) le 17 janvier, consécutive à une nouvelle erreur technique et de jugement en défense. "On doit être plus constant et éviter les erreurs, continuait Zakaria après Paris. La plupart des buts qu'on prend, c'est sur des erreurs."
Mercredi face à Benfica, les Monégasques devront donc enfin parvenir à se défaire de ce syndrome, afin de se donner une chance d'obtenir leur qualification, mardi prochain au Stade de la Luz de Lisbonne, devant 65'000 personnes.
Le mot d'ordre est clair: "Concentration optimale". Et surtout ne plus ruminer la dernière expérience à Louis-II, face au capitaine et vétéran défenseur central argentin, le champion du monde Nicolas Otamendi, qui avait fait très mal.
Le 27 novembre, lors de la 5e journée de la phase de ligue, alors que Monaco était supérieur, l'exclusion très sévère de son meilleur défenseur, Wilfried Singo, absent pour blessure cette fois, puis deux coups de pattes géniaux en fin de partie d'Angel Di Maria, très incertain mercredi pour sa part, avaient transformé le match.
Si Monaco avait encore encaissé trois buts (défaite 3-2), Hütter et ses joueurs avaient surtout peu goûté l'arbitrage du Slovène Rade Obrenovic. "L'histoire aurait pu être différente avec d'autres circonstances pendant ce match", se remémore Thiago Scuro, le directeur général monégasque.
"Revanche? Le mot est trop fort!", clament en choeur Scuro et Hütter, qui veulent voir leurs joueurs gagner par le jeu. "Mais oui! Une grande confrontation, un grand match nous attend", assure Scuro. "Et on sera prêt!", certifie Hütter, qui compte notamment sur Breel Embolo pour faire la différence face au Benfica de Zeki Amdouni.