Marco Rose, crédit épuisé

0-0 à Augsbourg le 14 février, 2-2 à domicile contre Heidenheim, désormais lanterne rouge, le 23 février, défaite à domicile 1-2 contre Mayence le 1er mars, 0-0 à Fribourg le 8 mars... Depuis un bon mois, date de sa dernière victoire en Bundesliga (2-0 contre Saint-Pauli), le RB Leipzig n'avance plus. Au fil de ces points perdus, et au regard d'une 6e place indigne des ambitions de sa direction, le club de l'Est de l'Allemagne a épuisé son crédit et celui de son entraîneur, pourtant homme de la maison et plus que jamais en sursis malgré le soutien que lui accorde Jürgen Klopp, propulsé chef du football chez Red Bull.

Car l'inquiétante tendance baissière ne date pas d'hier. En janvier, perdu dans les limbes du classement, le RB Leipzig a été écarté sans ménagement de la suite de l'aventure en Ligue des champions. Le 1er février, il perdait encore des points sur la pelouse de l'Union Berlin (0-0). Une semaine avant, il avait concédé un nul, encore un, contre le Bayer à Leipzig (2-2) et, un peu plus tôt encore, s'était montré incapable d'aller battre Bochum dans la Ruhr (3-3). Vaincu à Stuttgart le 15 janvier (1-2), il n'avait pas su capitaliser sur sa renversante et cahotique victoire contre le Werder (4-2) en début d'année.

Manque de constance

Ce manque de constance est depuis des semaines un thème de réflexion essentiel au sein de la direction sportive du club. Jürgen Klopp et Marcel Schäfer, directeur sportif à Leipzig, ont constaté un manque de détermination inquiétant chez leurs joueurs. Fin janvier, l'entraîneur Marco Rose avait une mission claire : enclencher une série de succès face aux adversaires modestes ou mal classés qui se présentaient. Un objectif manqué dans les grandes largeurs. Le coach, aujourd'hui, est sur un siège éjectable. Seul son parcours au sein de la galaxie Red Bull – il a longtemps officié à Salzbourg, au cœur de la décennie 2010 – lui a permis de disposer d'une rallonge de crédit, dont la limite est désormais atteinte.

Car les résultats ne sont pas les seuls à poser problème : la philosophie de jeu du club, faite de peps et d'intensité, s'est effilochée elle aussi. Ni le collectif ni les individualités ne progressent. De telle sorte que la direction a entrepris des démarches pour sonder d'autres entraîneurs. Nos confrères de l'hebdomadaire Sport Bild ont listé Roger Schmidt, Sebastian Hoeness et Oliver Glasner parmi les cibles des dirigeants du RBL. Tout sauf un hasard : les trois techniciens ont un passé chez Red Bull et développent un jeu basé sur l'intensité et l'offensive qui correspond à l'identité maison. Glasner, qui officie actuellement à Crystal Palace, a même travaillé avec Schäfer à Wolfsburg et entretient une relation étroite avec ce dernier.

Un scénario de crise n'est pas exclu

La confiance maintenue jusqu'ici à Rose par son club montre que le RB Leipzig tient à terminer la saison avec lui. Mais il faut pour cela que l'équipe reste a minima à portée de la 4e place, occupée par l'Eintracht et dont elle est aujourd'hui séparée par 3 points. Une gestion de crise n'est donc pas totalement exclue, dans le cadre de laquelle Zsolt Löw, ancien adjoint de Ralph Hasenhüttl, Ralf Rangnick et Thomas Tuchel et désormais membre de l'équipe de Klopp chez Red Bull, pourrait jouer un rôle de pompier.

Mais en vue de la saison prochaine, l'entraîneur, quel qu'il soit en août, devra initier un rebond au sein de l'effectif. L'audit sera sans concession, dans la tradition de la galaxie Red Bull. Tout élément sans perspective de progression sera passé au grill. Ce qui signifie évidemment aussi que les dirigeants vont s'activer à la recherche de nouvelles pépites pour revivifier le groupe. Une compétence dont la maison a toujours su faire preuve.