Marco Odermatt: deux kilos de plus pour un grand objectif
Marco Odermatt vise une quatrième victoire consécutive au classement général de la Coupe du monde qui débute dimanche. Mais plus encore que les globes de cristal et les médailles mondiales, le Nidwaldien veut à tout prix triompher à Kitzbühel cet hiver.
Il est triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde, double champion du monde, champion olympique. Il a gagné 37 courses de Coupe du monde. Aucun autre skieur du circuit ne s'en sort aussi bien que lui dans des conditions défavorables et sous la pression. Marco Odermatt, qui a fêté ses 27 ans le 8 octobre, ne se laisse presque jamais déstabiliser - sauf peut-être lorsqu'il rencontre Roger Federer sur le tournage d'un spot publicitaire.
Odermatt veut désormais écrire la première page du nouveau chapitre de sa carrière. Dimanche à Sölden, le natif de Buochs sera le grand favori. Tout autre résultat qu'une troisième victoire sur le glacier de Rettenbach serait une surprise au vu de sa domination en géant la saison dernière. Il a remporté neuf courses sur dix et n'a été éliminé que lors de la deuxième manche de la course finale, alors qu'il était en tête. "Bien sûr, cela m'a agacé et j'ai été déçu au début. Mais après quelques jours, j'ai fait une croix dessus", affirme-t-il.
Pas de regard en arrière, Odermatt se concentre plutôt sur le prochain hiver qui sera aussi celui des Mondiaux de Saalbach. Sa condition physique semble être au rendez-vous et son buste semble encore un peu plus large et musclé qu'auparavant. "J'ai peut-être un ou deux kilos en plus", sourit à ce propos le Nidwaldien.
Son changement de préparateur physique n'y est pas étranger. L'Espagnol Alejo Hervas, qui travaillait depuis de nombreuses années avec Lara Gut-Behrami, a rejoint l'équipe d'Odermatt au printemps et remplacé Kurt Kothbauer. "De mon point de vue, j'ai tiré le maximum de Marco. Je ne vois pas comment je pourrais le rendre meilleur", avait expliqué l'Autrichien pour justifier son départ.
Mais Hervas semble avoir trouvé le moyen d'encore faire progresser le champion. Lors des tests de force et d'endurance effectués avant la saison, Odermatt a en effet amélioré d'environ 3% son meilleur score de l'année précédente.
Le citron peut encore être pressé. Stagnation est-elle synonyme de régression? Pas vraiment, si l'on en croit Odermatt. "Je signerais pour me rapprocher du niveau de la saison passée", dit-il, avant d'ajouter qu'il peut encore progresser dans tous les domaines. Le Nidwaldien estime qu'il a notamment amélioré son virage. "Il est toujours plus beau, plus fin et avec moins d'effet de freinage", détaille-t-il. Pas de quoi rassurer la concurrence...
Odermatt s'est montré bien trop dominant au cours des trois dernières saisons pour que quelqu'un semble en mesure de le menacer sérieusement dans la lutte pour le gros globe de cristal. Avec deux rivaux hors course - Aleksander Kilde et Marco Schwarz - ce sont Loïc Meillard et Cyprien Sarrazin qui devraient être ses principaux contradicteurs dans la course aux globes.
La saison dernière, le Français a été le seul à avoir réussi à contrarier Odermatt. A Bormio, il lui avait ravi une première victoire en descente en Coupe du monde pour 9 centièmes. A Kitzbühel, il l'a battu à deux reprises. Ce dernier point a particulièrement contrarié Odermatt.
C'est pourquoi le Suisse formule clairement son grand objectif pour la saison à venir. "Je veux gagner la descente de Kitzbühel", clame-t-il. Il est déjà monté sur la plus haute marche du podium lors de toutes les autres classiques. Il ne lui manque plus qu'une descente parfaite sur la Streif. Celle-ci viendrait déjà compléter le palmarès de Marco Odermatt, à "seulement" 27 ans.