Liverpool, dernier crash-test du PSG avant le titre en Champions League ?
En préambule du match décisif face à Liverpool, Sky Sport décrypte l’évolution du PSG avec plusieurs spécialistes du club parisien.
Et si 2025 était l’année du Paris Saint-Germain ? Ce doux rêve pourrait devenir réalité. Chaque début de saison, les Rouge & Bleu affirment cette ambition, avant d’enchaîner les trépas et de s’enfermer dans la boucle spatio-temporelle la plus infernale du 21ᵉ siècle… le mois de mars européen du PSG. Ce théâtre des désillusions.
De la Remontada du 8 mars 2017 à la déconfiture de 2019 au Parc des Princes face à Manchester United, Paris a longtemps dû changer son fusil d’épaule après le printemps. Tout cela, c’était avant… de trouver l’arme fatale ! Alors que QSI avait longtemps investi sans compter sur les individualités, pensant que ces dernières allaient être les instigatrices de leur salut, l’arrivée de Luis Enrique a complètement bousculé cette certitude. La star, c’est le coach. La cible, c’est le coach. Le responsable, c’est le coach. Il fallait trouver un profil au caractère trempé et aux épaules suffisamment larges, et les propriétaires qataris ont donc choisi Lucho.
Fidèle à ses idées, intransigeant avec ses joueurs, irrespectueux voire impoli parfois avec les médias, le natif de Gijón s’est érigé en patron incontesté de la structure sportive depuis le départ de Kylian Mbappé, au plus grand plaisir du jeu. Interrogé en conférence de presse, l’entraîneur de son prochain adversaire, Arne Slot, est séduit : « Je suis impressionné par leur qualité, ils sont sur une lancée similaire à la nôtre… » Mais comment le collectif parisien est-il devenu si fort ?
Yacine Hamened, spécialiste du club et membre du média Paris United, l’affirme : « Le PSG est plus collectif parce que déjà, tout le monde travaille, défend et attaque. Tous les joueurs participent aux tâches défensives. La force de Luis Enrique est d’avoir rapidement fait adhérer ses hommes à l’importance du contre-pressing et de la récupération la plus rapide possible du ballon. »
Le déclic, lui, intervient à Paris, le 22 janvier 2024 : « La deuxième mi-temps face à Manchester City. Le club est au pied du mur et, au moment où les joueurs avaient l’habitude de lâcher mentalement, le contraire se produit. Ces mêmes joueurs libèrent leur football à base de courses vers l’avant, de percussion, et on les retrouve même à oublier de prendre le temps de la possession pour un jeu encore plus vertical. À 3-2, ils n’arrêtent pas de jouer, continuent à mettre la pression sur les Skyblues et vont finalement inscrire le quatrième but. C’est un vrai tournant. Ce jour-là… est-ce que Luis Enrique a été au bout de ses ambitions ou ses joueurs lui ont-ils fait prendre conscience d’eux-mêmes qu’ils pouvaient développer ce football direct ? »
Spécialiste mercato du Paris Saint-Germain, passé notamment par GOAL et Le Parisien, Marc Mechenoua pense que l’heure est à l’humilité Porte de Saint-Cloud, une valeur qui tranche avec les années précédentes et pourrait être l’autre détonateur d’une victoire parisienne à Munich le 31 mai prochain : « Personne ne s’enflamme en interne. Le discours global des membres du club, c’est juste d’éviter de penser que cette année sera la bonne. Tu ne les entendras jamais le dire… Ce club s’est longtemps vu plus beau qu’il ne l’était, même s’ils reconnaissent qu’une magie se forme sous l’égide de Lucho et que ce PSG n’est plus le même qu’en première partie de saison. »
Liverpool est donc le crash-test décisif avant de réellement conscientiser que cette saison pourrait être celle du Paris Saint-Germain en Europe. Alors, comment gagner ?
Spécialiste du club parisien, Yacine Hamened, qui a étudié les forces des Reds, affirme : « Liverpool est capable de venir presser très haut et donc de te faire reculer mais… les hommes d’Arne Slot sont aussi capables, parce qu’ils l’auront décidé, de te laisser le ballon afin que tu prennes confiance, gagnes du terrain avant de te piéger en exploitant l’espace dans le dos de tes défenseurs ! En transition, ils sont capables d’utiliser la qualité de passe de Ryan Gravenberch et d’Alexis Mac Allister vers Mohamed Salah. Même si les Parisiens sont aussi capables de le faire, ils jouent mieux lorsqu’ils ont le ballon que lorsqu’ils subissent le jeu de leur adversaire. Cela sera une clé », comme l’a confirmé Luis Enrique en conférence de presse en faisant notamment l’éloge du football des Reds : « Liverpool est l’une des meilleures équipes d’Europe en contre-attaque. On va essayer de conserver le ballon. Si on arrive à imposer notre style de jeu, on arrivera à ne pas trop souffrir sur les transitions. »
L’autre perspective intéressante, c’est la faculté qu’a le PSG à garder ses meilleurs joueurs dans une forme optimale, comme l’explique notre journaliste parisien Marc Mechenoua : « Son ‘turn-over’ permet de maintenir un pic de forme malgré l’accumulation des matches. Par exemple, Willian Pacho, joueur le plus utilisé du club depuis le début de saison devant Achraf Hakimi, a joué six matches de moins que Virgil van Dijk et cela fait la différence. Leurs organismes sont préservés car tout a été géré en amont… et puis, il y a toujours une solution pour rafraîchir l’effectif. En défense, Lucas Hernandez et Beraldo prennent le relais, alors qu’offensivement, le retour de Gonçalo Ramos a aussi permis d’ajouter une solution supplémentaire. »
Si le PSG affronte Liverpool au meilleur moment athlétique, qu’Ousmane Dembélé (meilleur buteur de Ligue 1 et Parisien le plus décisif en 2025) n’a jamais été aussi fort, avec une animation tant offensive que défensive respectée à la lettre, et un Bradley Barcola dynamisé par la concurrence de Kvicha Kvaratskhelia sur l’aile gauche, les hommes de Luis Enrique devront « répondre à l’impact athlétique de Liverpool ! » affirme Yacine Hamened. « Depuis le début de saison, Paris n’a pratiquement jamais rencontré un adversaire qui en était capable. Le Bayern de Kompany savait lui prendre le ballon, d’autres pouvaient mettre de la vitesse dans le jeu… Par contre, les Rouge et Bleu n’ont rencontré aucune équipe qui a l’impact défensif des Reds. Comment Luis Enrique va-t-il répondre au carré Ryan Gravenberch, Alexis Mac Allister, Virgil van Dijk, Ibrahima Konaté ? »
Ce mercredi, au Parc des Princes, le Paris Saint-Germain pourrait relever le plus important des défis et transformer son entraîneur en légende du club, légitimant par la suite les rêves fous de titre européen portés par tous les supporters parisiens cette saison.