Lars Leuenberger: "Comme un fardeau sur les épaules"
Il se profile comme l’homme du miracle. Nommé le 23 décembre, Lars Leuenberger a, tout d’abord, conduit Fribourg-Gottéron vers son premier trophée avec la victoire à la Coupe Spengler avant d’opérer une très belle remontada en championnat. Le nouvel entraîneur revient sur ces cinq semaines de douce folie pour Keystone-ATS.
Lars Leuenberger, la victoire à la Coupe Spengler n’a-t-elle pas tout changé pour Fribourg-Gottéron ?
"Il y avait comme un fardeau sur les épaules à porter au sein du club avec ce palmarès toujours vierge. Maintenant, ce poids que l’on pouvait vraiment ressentir n’est plus là. Cette victoire est tombée à point nommé pour insuffler un nouvel élan et pour susciter de nouveaux espoirs."
Depuis cette Coupe Spengler, l’équipe a redressé la barre en championnat dans la mesure où elle a toujours cueilli au moins un point lors des douze derniers matches. Êtes-vous surpris par ces résultats ?
"Tout le monde est convaincu au sein du club que nous pouvons nous imposer contre toutes les équipes de National League. J’ai dit aux joueurs de prendre match après match, de ne pas regarder le classement. C’est peut-être un discours simpliste, mais c’était bien le seul à tenir dans notre situation. Maintenant, il faut veiller à ne pas perdre le rythme qui est le nôtre depuis le début de l’année."
Quelles sont les clés de votre succès aujourd’hui ?
"Nous n’avons pas modifié notre système de jeu de fond en comble. Nous avons travaillé sur les détails, ces petits ajustements qui peuvent faire toute la différence. Et au fil des jours, les joueurs ont retrouvé cette foi qui permet de renverser les montagnes. J’avais le sentiment qu’ils l’avaient vraiment perdue.."
N’est-ce pas sur le plan défensif que les ajustements dont vous parlez ont été les plus marquants ?
"Oui, dans notre propre zone. Nous avons amélioré le jeu sans palet. Il s’agissait, à mes yeux, d’un point vraiment essentiel."
Votre parcours en tant qu’entraîneur vous fait passer avant tout pour un pompier de service. Est-ce que cela vous dérange ?
"Une telle comparaison me fait ni chaud ni froid. On a beaucoup écrit sur moi. J’ai été appelé à deux reprises en cours de saison à Berne, une fois à Bienne. Mais je suis, par ailleurs, resté presque trois ans à Olten. Non, je ne me vois pas comme un pompier de service."
A Olten justement, vous avez vécu il y a presque une année le premier limogeage de votre carrière. Comment l’avez-vous digéré ?
"Au début, une telle décision prise à votre encontre n’est jamais simple à assimiler. Mais cela fait partie des risques du métier. J’ai pu faire face très vite à cette situation même s’il n’est jamais agréable de se retrouver sans travail. »
Et il y a eu l’appel de Fribourg...
"J’avais reçu auparavant des offres intéressantes. Mais les dirigeants de Fribourg m’ont convaincu. Je connais la règle du jeu: un intérim à assumer jusqu’à la fin de la saison avant de devenir le no 2 de Roger Rönnberg avec lequel j’échange très régulièrement. Nous évoquons bien sûr la saison prochaine, mais l’essentiel de ces échanges tourne autour de notre actualité, la sienne à Frölunda, la mienne à Fribourg."
L’actualité, ce sont les deux matches contre Kloten et Rapperswil avant une coupure de presque deux semaines. Cette coupure ne va-t-elle pas briser votre élan ?
"Je crois que l’équipe aura bien besoin de cette coupure. Ces cinq semaines que nous avons traversées ont été très éprouvantes. Elle va aussi nous permettre de vraiment travailler à l’entraînement. La répétition des matches nous l’avait interdit."
Pour vous, que faut-il pour que cette saison soit un succès ?
"Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Nous voulons poursuivre le processus que nous avons engagé et voir jusqu’où il peut nous mener. Mais la qualification pour les play-off demeure l’objectif."