La 31e journée de Bundesliga au scanner
Un Bayern qui se rapproche du titre, un Borussia Dortmund qui retrouve une ossature au meilleur moment, un suspense total dans la course à l'Europe et au maintien : la Bundesliga nous réserve, pour les trois dernières journées, un final flamboyant. Comme d'habitude !
Le fait du week-end : Le Bayer à l'écoute du Real
Le champion d'Allemagne s'est imposé sans discussion, ce week-end contre Augsbourg, mais l'incertitude quant à l'avenir proche règne à Leverkusen et l'agacement grimpe chez les supporters comme chez les joueurs. Quelle orientation Xabi Alonso va-t-il donner à sa carrière ? L'entraîneur du Werkself est évidemment lui-même dans l'attente des probables changements au Real Madrid, où Carlo Ancelotti, étrangement passif samedi soir au milieu de la bagarre, semble en fin de cycle. La décision du Basque conditionne les choix de joueurs majeurs pour leur propre carrière, au premier rang desquels évidemment Florian Wirtz. Le Bayer et son directeur sportif Simon Rolfes ont besoin de clarté au plus vite pour planifier la saison à venir et se donner toutes les chances de maintenir le niveau atteint depuis deux saisons.
L'équipe du week-end : Fribourg, le pragmatisme total
Ça commence à ressembler à la sensation de la saison : Fribourg, pourtant lesté d'une différence de buts négative, est à l'heure actuelle qualifié pour la prochaine Ligue des champions ! Un petit but a suffi, ce week-end à Wolfsburg, pour décrocher la victoire et apparaître à la 4e place du classement. Ou comment optimiser, comme souvent, le plus petit des avantages et surtout des moyens modestes – aucun attaquant fribourgeois n'a encore inscrit dix buts dans l'exercice en cours. Mais attention, les Fribourgeois ne se poussent pas du col. Ces trois dernières saisons, ils ont pareillement entrevu une possible qualification pour la plus prestigieuse des compétitions européennes avant de devoir réduire la voilure. Leur constance, cette fois, pourrait les récompenser : les hommes de Julian Schuster sont notamment invaincus à l'extérieur depuis 6 matches et se déplaceront à Kiel dans deux semaines. Mais les réceptions successives de Leverkusen et Francfort, 2e et 3e, seront un gros morceau à digérer...
Le joueur du week-end : Le réveil de Julian Brandt
Son entraîneur, il y a quelques semaines, l'a comparé aux meilleurs joueurs du pays, alourdissant le poids pesant sur les frêles épaules de son meneur de jeu. Julian Brandt, de fait, a cruellement manqué de constance cette saison, à l'image de son équipe, lancée dans une course contre la montre pour arracher une place en Ligue des champions la saison prochaine. Incapable de prendre des responsabilités de leader qu'il n'est pas, le n°10 de Dortmund a goûté au banc de touche et s'est opportunément refait une santé. Choix payant de Niko Kovac puisque Brandt, rasséréné, a livré ce week-end une superbe prestation, récompensée par un but. Profitant d'une clémence arbitrale pour inscrire le but de la victoire dans le temps additionnel (3-2 à Sinsheim), le Borussia s'est replacé dans le peloton des prétendants. Son déplacement à Leverkusen, le 11 mai, vaudra très, très cher...
Le chiffre du week-end : Thomas Müller, 500e
Nos confrères de Sky90, dimanche soir, ont titré “éternel Müller”. Le symbole du Bayern a disputé, contre Mayence (3-0), son 500e match de Bundesliga. Une douzaine de joueurs avaient franchi ce cap avant lui mais trois d'entre eux seulement ont effectué ces 500 rencontres sous le même maillot. Müller a mis 16 ans et 8 mois, depuis ses débuts dans le championnat de première division, pour atteindre cette marque mythique. « Müller est unique », a confirmé Lothar Matthäus au micro de Sky. « Et l'on ne peut être qu'admiratif de la façon dont il s'est comporté ces derniers temps », alors que son club de toujours avait annoncé de manière un peu abrupte qu'il ne prolongerait pas le contrat de son légendaire attaquant.
Le flop du week-end : L'extinction du RB Leipzig
Laminé (0-4) par un Eintracht lancé plein pot vers la Ligue des champions – une qualification directe, via le championnat, constituerait une performance inédite pour le club de la Hesse –, le RB Leipzig est méconnaissable. Où est le jeu de transition fulgurant et intense qui constitue son identité ? La lourde défaite concédée à Francfort démontre en tout cas que l'entraîneur n'était pas le problème et que les maux sont plus profonds : fossilisation des tauliers, déficit de qualités chez les recrues, entre autres. À l'heure d'affronter le Bayern, les Roten Bullen sont plus que jamais menacés de ne pas se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Un affront qui serait surtout un coup d'arrêt dans la constante progression du club depuis sa création.
