La 21e journée de Bundesliga au scanner
Un Bayern qui continue d'engranger, un Borussia Dortmund qui continue de s'enfoncer, Leverkusen et Francfort qui lâchent des points à l'extérieur, Stuttgart et Leipzig qui font la bonne opération et un réveil brutal des Berlinois d'Union... Un résumé du week-end dans l'élite allemande.
Le fait du week-end : Stuttgart tourmente Kovac
Il faut remonter à Bert van Marwijk, en 2004, pour retrouver un entraîneur qui ait perdu son premier match de Bundesliga avec Dortmund. Niko Kovac, battu dans la Ruhr par Stuttgart (1-2) est donc le premier coach du BvB depuis 21 ans à déplorer semblable faux pas. En dépit d'un discours d'avant-match volontariste, le Croate n'a pas fait de miracle une petite semaine après ses débuts à la tête des Jaune et Noir. Cela fait désormais 5 matches que Dortmund attend une victoire à domicile (3 nuls, 2 défaites), une éternité pour un tel club dans un tel stade. Il y a 18 ans que le BvB n'avait pas connu pareille disette, pendant que le VfB, de son côté, reste sur 5 victoires consécutives face aux Schwarzgelben – performance inédite. Victimes d'un but contre son camp d'Anton, ancien Stuttgarter, et de l'expulsion de Ryerson, les hommes de Kovac, battus pour la 8e fois déjà dans l'exercice 2024-2025 – une fois de plus que sur toute la saison précédente –, n'ont guère brillé. Et la Ligue des champions arrive...
L'équipe du week-end : L'heure de vérité pour le Bayern
6 matches, 6 victoires. Le bilan du Rekordmeister, seul club à n'avoir cédé aucun point depuis la trêve, est éloquent. La série s'étend, sur 2024-2025, à 7 succès consécutifs, une performance qui n'avait plus été enregistrée depuis 4 ans et demi – à l'époque, les hommes d'Hansi Flick en avaient amassé 14. Harry Kane est le principal artisan de cet enchaînement, lui qui a déjà ouvert 7 fois le score pour son équipe cette saison en championnat. Avec deux penalties transformés, entrecoupés d'un joli but de Leroy Sané (3-0, score final contre le Werder), l'avant-centre anglais en est à 57 buts en 51 matches de Bundesliga, mieux qu'un certain Erling Haaland. Avec 9 penalties réussis, Kane se rapproche par ailleurs du record de Paul Breitner, qui en avait réussi 10 en 1980-1981. Place à la Ligue des champions, cette semaine, puis au choc contre le Bayer, le week-end prochain.
Le joueur du week-end : Le come-back de Batshuayi
C'est un visage connu qui est réapparu en Bundesliga à l'occasion du mercato hivernal. Michy Batshuayi a fêté, à Mönchengladbach, ses débuts avec l'Eintracht, sans pouvoir offrir la victoire à ses nouveaux coéquipiers (1-1, score final). Le Belge avait disputé son dernier match en championnat allemand le 15 avril 2018 avec Dortmund contre Schalke, il y a près de 7 ans. Une autre recrue offensive a connu en parallèle ses débuts en Bundesliga avec l'équipe de Dino Toppmöller : Elye Wahi, en provenance de Ligue 1 française. Pour leur permettre d'acquérir des sensations au plus vite, le coach de l'Eintracht a organisé, dès le lendemain du match, une confrontation avec les U21 du club. Toppmöller sait qu'avec le départ d'Omar Marmoush vers l'Angleterre, Hugo Ekitiké a besoin de soutien sur le front de l'attaque.
Le chiffre du week-end : Marin Ljubicic, un contact, un but
Il n'a fallu qu'un ballon à Marin Ljubicic, entré en jeu depuis deux minutes et recrue de l'Union Berlin, pour marquer dès son premier match de Bundesliga. La dernière fois qu'un joueur avait réussi pareil exploit, il s'agissait déjà d'un Croate, David Colina, buteur pour Augsbourg en janvier 2023 à Dortmund. Tout a réussi, ce week-end, aux Berlinois, nets vainqueurs 4-0 d'un TSG Hoffenheim à la dérive.
Le flop du week-end : Hoffenheim, porosité tenace
Cela fait désormais 31 matches consécutifs de Bundesliga à domicile que le TSG Hoffenheim encaisse au moins un but. La dernière cleansheet des Kraichgauer chez eux remonte en effet à avril 2023, contre Schalke. Le TSG égale ainsi le record de Stuttgart. À Hoffenheim, le changement d'entraîneur n'a eu aucun effet positif et Pellegrino Matarazzo, limogé en novembre pour « manque de constance dans les résultats », doit regarder avec dépit, de loin, la situation empirer. Tandis que l'Allemand donnait l'impression de cimenter un collectif autour de lui, on ne peut pas en dire autant de son successeur, l'Autrichien Christian Ilzer, dont la situation est désormais extrêmement précaire à la tête d'un club dont l'effectif mérite largement mieux qu'un destin de relégable.