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Analyse Football

Kompany, octobre rouge

Lortho

1-1 contre Leverkusen, 0-1 à Aston Villa, 3-3 à Francfort : aucun des trois derniers matches du Bayern ne s'est terminé par une victoire. Traditionnellement, après une telle série, tous les signaux d'alarme, à Munich, clignotent rouge vif. Étonnamment, cette fois, le calme règne. Le nouvel entraîneur, Vincent Kompany, bénéficierait-il d'une immunité particulière ? Avec le terrible calendrier d'octobre, on va savoir.

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À la tête du leader du classement de Bundesliga, Vincent Kompany impose une philosophie de jeu aussi dominatrice qu'excitante. © IMAGO / ActionPictures

« Je me complais volontiers dans une telle crise. » La réponse de Thomas Müller, ce week-end, fut sans équivoque. À la sortie d'un 3e match consécutif sans victoire, définition même d'une crise à Munich, l'interrogation des journalistes n'allait pas manquer : est-ce la crise au Bayern ? Eh bien... pas du tout. Et les raisons, en fait, sont identitaires. Avec l'arrivée de son jeune entraîneur belge, le Rekordmeister a retrouvé son ADN. À nouveau, le Bayern fait du Bayern : domination outrageuse, réduction de l'adversaire au rôle de punching-ball, spectacle de tous les instants, intensité maximale, prise de risque ostentatoire.

Conforté par les premiers résultats de la saison – 6-1 contre Holstein Kiel, 5-0 contre le Werder, 9-2 contre le Dynamo Zagreb, notamment –, Vincent Kompany n'allait pas renier ses principes guardiolesques à la première opposition sérieuse. Il en serait ressorti fragilisé alors même qu'il a encore besoin de s'affirmer, tant auprès de l'opinion publique que de ses propres joueurs. Après l'échec Tuchel, qui s'est adapté en vain à l'adversaire plutôt que d'imposer son jeu – la correction infligée au printemps par le Bayer, futur champion (3-0), est à ce titre une plaie béante –, les Bavarois n'attendaient qu'une chose : retrouver cette fierté, d'ancuns diront cette arrogance, qui fait partie d'eux-mêmes. « Breiter Brust », disent les Allemands. La poitrine en avant. Rentré bredouille de la saison 2023-2024 – une incongruité – le géant du sud de l'Allemagne brûle de faire de nouveau main basse sur les trophées qui se présentent. Quitte à prendre des risques démesurés dans le jeu.


 

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À Munich, "Radio Müller" crépite à nouveau.

Musiala, le symbole

C'est donc sur trois matches sans victoire que le Bayern a pris congé pour deux semaines, trêve internationale oblige. Avec cette pause, Vincent Kompany fait à présent face à un choix, purement réthorique tant on devine le chemin pour lequel il va opter : la jouer conservateur, reculer de quelques dizaines de mètres, aligner notamment l'onéreux Joao Palhinha, réclamé par les froussards, pour sécuriser sa défense ? ou bien persévérer dans sa philosophie, ultra offensive, dans un positionnement extrêmement haut, avec un milieu joueur, des ailiers cherchant le déséquilibre en permanence et un magicien, Jamal Musiala, en passe d'obtenir le salaire le plus élevé de l'effectif – les négociations commencent, la somme de près de 25 millions de francs annuels flotte dans les couloirs –, ce qui témoigne avec force de l'affirmation de cette identité séculaire spectaculaire dont on entend, en Bavière, entretenir la flamme avec le souffle des tornades ? Alors, pusillanime ou flambeur, Herr Kompany ?

Le vestiaire, apparemment, apprécie l'audace de son coach. Trois ans après une autre trêve internationale fatale à Julian Nagelsmann, intervenue après quatre matches consécutifs sans victoire, l'air du temps est radicalement différent. « Laissez-nous au calme », a scandé l'entraîneur belge après le nul contre Francfort dans la Hesse. « Parce que ce que j'ai vu, c'était une super prestation de l'équipe. Nous nous sommes créé tellement d'occasions... La saison dernière, nous avions perdu 1-5. Aujourd'hui, c'était un tout autre match. » Pour Thomas Müller, si le match avait eu lieu 15 fois, le Bayern en serait sorti 13 fois vainqueur. 14 fois, renchérit le coach. 11 coups de coin à 0, 24 tirs à 6, 775 passes à 234... « La façon dont nous avons acculé l'adversaire, dont nous nous sommes créé nos occasions, c'était un régal. La sensation est fantastique », s'est emballé l'attaquant bavarois. « Fussé-je Francfort, j'aurais hissé le drapeau blanc. Quand tu domines autant le 2e du classement, c'est que ta façon de jouer est pertinente. » D'autant que le Bayer Leverkusen, une semaine avant, avait subi le même sort, contraint de défendre comme un damné.

Lewandowski en embuscade

Kompany, jusqu'ici, ne fait pas de concession. Son Bayern étant leader du classement, il peut se le permettre. Bien sûr, si énergiquement rédigée, la copie essuie quelques ratures. Un Neuer trop avancé sur le but de Duran (The Reflex ?) à Birmingham (0-1), un Kimmich trop joueur sur l'égalisation de Marmoush à Francfort (3-3). Mais le Belge a remis d'aplomb toute une troupe d'impotents ostracisés. Min-Jae Kim et Dayot Upamecano forment un duo stable plutôt saignant. Serge Gnabry, fantomatique il y a quelques mois, se rappelle au bon souvenir de son sélectionneur. Joshua Kimmich assume le cap avec la bienveillance de son coach. Thomas Müller, en aïeul averti, diffuse la bonne parole. Le calendrier, désormais, va dicter sa loi. Avec la réception de Stuttgart, vice-champion d'Allemagne, le 19 octobre, puis le déplacement à Barcelone, le 23, où rôde un certain Robert Lewandowski, le Bayern va pouvoir se situer. « Nous allons gagner tellement de matches... », a souri Kompany après Francfort. Enivrant octobre rouge.

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