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Analyse Football

Kim, le retour du monstre

Lortho

Il a fallu plus d'un an, depuis son arrivée de Naples en 2023, pour que le défenseur central sud-coréen se rapproche de son meilleur niveau. Dans les dernières semaines de 2024, Min-Jae Kim a retrouvé ces atouts qui font de lui l'un des arrières les plus impressionnants d'Europe.

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Après une saison d'acclimatation, Min-Jae Kim s'est installé dans la défense centrale bavaroise. © IMAGO / motivio

Ces 40 millions de francs étaient, apparemment, un investissement de long terme. Quand le FC Bayern, à l'été 2023, débourse cette somme – conséquente à son échelle, la même que pour Javi Martinez – pour faire venir d'Italie Min-Jae Kim, le Sud-Coréen, élu meilleur arrière du championnat, est accompagné du surnom de “Monstro”. Un défenseur central qui inspire la crainte à tous les attaquants de Serie A. Mais l'acclimatation à la Bundesliga, où les défenseurs ont moins de temps pour réfléchir qu'en Italie, n'est pas aisée. Sa forme, après un été harassant, sans congé, sans pause, avec l'armée de son pays, est au plus bas, imprécisions et erreurs s'accumulent, le Bayern tangue et sa défense avec lui. Plutôt que les attaquants du championnats allemands, ce sont les supporters bavarois, voire les coéquipiers de Kim, qui prennent peur.

Le symbole, autant que le point d'orgue, de ces errements sera le match aller de la demi-finale de Ligue des champions contre le Real Madrid. Matthijs de Ligt, blessé, cède sa place au Sud-Coréen, qui provoque l'ouverture du score de Vinicius puis, plus tard, un penalty pour une faute particulièrement superfétatoire. La saison, sur la lancée de ses acquis italiens, avait pourtant bien commencé mais, dès l'automne, ses performances allaient décliner ou, du moins, fonctionner sur courant alternatif. À trois matches horribles – la défaite 2-4 contre Heidenheim, l'élimination de la Coupe contre Sarrebruck, club de 3e division, puis la raclée 1-5 contre l'Eintracht – succède une grosse prestation à l'occasion de la victoire 3-0 sur Stuttgart, match au cours duquel il inscrit un but.

Service militaire puis Coupe d'Asie des nations, le trop-plein

La véritable cassure intervient au retour de la Coupe d'Asie, en hiver. Les défaites à Leverkusen (0-3) puis à Bochum (2-3) lui coûtent sa place de titulaire – de même qu'à Dayot Upamecano, à ses côtés. Quand il retrouve le terrain, il se plante bruyamment. Le manque de confiance et d'empathie de son entraîneur Thomas Tuchel à son égard est criant et, ne se sentant pas soutenu, Kim plonge. « Il a perdu la confiance, a commis des erreurs, s'est retrouvé sur le banc, a commencé à gamberger... C'est un problème répandu chez les joueurs », analyse avec le recul le nouveau directeur sportif Max Eberl, intronisé le 1er mars, dans les colonnes du bi-hebdomadaire kicker. « Ils ont envie de bien faire, trop bien. Mais l'intuition, nécessaire à ce niveau, s'est évaporée. »

Étant donnée la tendance, un départ en fin de saison 2023-2024 paraît plausible. Mais c'est Matthijs de Ligt, à la surprise générale, qui fait ses valises. Vincent Kompany, le nouvel entraîneur, compte en effet, dans sa façon de jouer, sur des arrières rapides. « Nous en avons clairement fait une question de confiance », décrypte Max Eberl. « Nous savions que si Kim et Dayot en bénéficiaient, étant donné que ce sont des battants, nous allions pouvoir nous appuyer sur eux. Précisément, ils sont en train de nous rendre cette confiance. Et maintenant, on s'aperçoit de la qualité qu'ils ont... »

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Souverain dans le duel aérien, le 14 décembre, contre Mayence.

Kompany ou la panoplie du défenseur central

Les statistiques de Kim, cette saison, sont en amélioration à peu près partout, dans toutes les compétitions. En particulier en Ligue des champions, en particulier dans les duels, mais aussi dans la qualité de relance. Signe d'un niveau en hausse et d'un regain de constance, essentiel pour une saison réussie. Pour cela, il bénéficie de soutien, pour ne pas dire de l'enthousiasme, de son entraîneur, ancien illustre joueur au même poste que lui. Mieux que quiconque, Kompany sait ce qu'il en est, pour un arrière central, du besoin d'automatismes, psychologiques comme physiologiques.

Résultat, à l'exception du 3-3 contre les fusées de Francfort et du 1-4 à Barcelone avant que le club catalan ne décline, la défense du Bayern a gagné en stabilité, concédant moins d'occasions et moins de buts. Reste à savoir si ces progrès suffiront dans les matches qui comptent vraiment. La défaite contre le Bayer, en Coupe d'Allemagne, est à cet égard une alerte, à nuancer cependant : les erreurs de la défense centrale sont d'autant plus flagrantes que l'équilibre général de l'équipe est branlant, et ne sont, souvent, que la conséquence ultime de bêtises en amont ou, plus fondamentalement, du jeu offensif risqué du Bayern de Kompany. Pour disputer, comme il en rêve, la finale de la Ligue des champions chez lui en fin de saison, ce dernier aura donc besoin de son “Monstro” en défense.

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