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Analyse Football

Goretzka, de la poussière grise aux soirées de noces

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Il était condamné au placard à l'arrivée de Vincent Kompany et son club lui avait laissé entendre qu'il ne retrouverait pas sa place. Mais Leon Goretzka s'est battu, a émergé de nouveau et est redevenu, à l'heure d'affronter son ancien club de Bochum, ce samedi en direct sur Sky Sport, un élément fondamental au Bayern, où son professionnalisme fait désormais figure d'exemple.

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Titulaire contre le Bayer Leverkusen en Ligue des champions, mercredi, Leon Goretzka exprime sa satisfaction à l'issue du match. © IMAGO / ActionPictures

D'un sourire entendu, Christoph Freund l'avoue : « En football, tout va très vite... » Ce n'est pas le dossier de la prolongation du contrat de Joshua Kimmich qu'évoque à ce moment de la conférence de presse de ce vendredi le directeur sportif du Bayern – dossier dans lequel les revirements sont également radicaux, sinon coperniciens – mais la saison d'un autre milieu bavarois, Leon Goretzka. Dont la trajectoire s'est complètement renversée en l'espace de quelques mois. Relégué au fin fond de la hiérarchie au début de l'exercice 2024-2025, invité même à partir, l'ancien milieu polyvalent de Bochum, à force d'abnégation, a effectué un spectaculaire retour en grâce au point d'être désormais, de nouveau, incontournable dans les plans de son entraîneur Vincent Kompany.

« Pas désiré. Mais nécessaire », titraient nos confrères du bi-hebdomadaire kicker mi-janvier. C'est qu'une fois rétrogradé, le destin de Goretzka dépendait, évidemment, de la concurrence et de l'équilibre général de l'équipe bavaroise. Kimmich, bien sûr, mais aussi Palhinha et Pavlovic le devançaient dans la hiérarchie des milieux axiaux. Un ballottage défavorable qu'il avait déjà en partie connu sous Tuchel. À l'été 2023, déjà, il aurait pu quitter le club. Pas désiré. Mais nécessaire. Car il s'est battu et a finalement disputé la bagatelle de 42 rencontres cette saison-là – autant que celle de son arrivée, libre, de Schalke en 2018 –, dont 35 comme titulaire.

Eberl : « Le Bayern respecte tous les contrats »

Las, la Mannschaft dispute l'Euro à la maison sans lui. Une amère déception. Dans la foulée, à l'été 2024, il apparaît comme n°1 sur la liste des ventes potentielles du Bayern. Une éventualité dont il n'a jamais voulu et qu'il refuse absolument. La direction ne veut pourtant plus de lui et le fait savoir publiquement à mots à peine voilés, quoique toujours polis. « Le Bayern respecte tous les contrats », lâche Max Eberl, le responsable de l'effectif. Sous-entendu : on te garde contre notre gré. Et Goretzka sort même du groupe convoqué pour les matches. Mis de côté comme un poste de télévision devenu obsolète.

En général, comme le rappelle Francis Cabrel dans sa sublime Carte postale, les portes des conversations sont éteintes quand les postes de télévision sont allumés. Mais le natif de Bochum, à force d'abnégation et de refus, a fini par contredire le troubadour d'Astaffort. Il s'est rallumé, et l'appel du coach avec lui. Goretzka enchaîne aujourd'hui les titularisations, et pas seulement en raison des défections de ses camarades. À l'automne, c'est vrai, il avait rampé dans le groupe à la faveur des absences de Pavlovic et Palhinha. Mais quand le premier est revenu, son aîné est resté sur le terrain. A marqué, deux fois même contre Wolfsburg mi-janvier, et retrouvé l'impact qui faisait sa force, naguère.

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Double buteur contre Wolfsburg, le 18 janvier, l'ancien joueur de Schalke s'est rappelé au bon souvenir de ses supporters... et de ses dirigeants.

En bonne “Kompany”

Eberl, alors, a rétropédalé. « Le temps de jeu parle de lui-même. Mais c'est ce que nous avons dit : celui qui est avec nous au 1er septembre est un membre du groupe à part entière. Et nous allons avoir besoin de tout le monde pour négocier au mieux cette longue saison », s'est corrigé le chef. Goretzka « est un joueur de notre effectif, et nous sommes contents qu'il soit là. » Pas désiré. Mais nécessaire. Sa perspective, de fait, n'a pas changé : il a toujours le droit, sinon le devoir, de partir. Une musique qu'il a encore résolument refusé d'entendre cet hiver, à un an et demi de la fin de son généreux contrat.

C'est que son entraîneur l'apprécie. Loue son engagement, son assiduité, son appétit, sa ferveur à l'entraînement, son professionnalisme. Communique avec lui, à l'inverse de Tuchel ou Nagelsmann, qui l'ont boudé. Même s'il manque de reconnaissance, le natif de Bochum se refuse à maugréer et contrôle strictement ses prises de parole médiatiques, préférant se concentrer absolument sur le plaisir du terrain. Désormais jeune trentenaire, il a pourtant bien le droit à un peu de griserie, étant passé du placard au statut d'homme plusieurs fois décisif cet hiver, et pas plus tard que le week-end dernier comme buteur contre Stuttgart. « Nous, les joueurs, savions que son heure allait venir », avance son capitaine, Manuel Neuer. « C'est l'exemple idéal pour tous ceux, dans le vestiaire, qui ont peu de temps de jeu », enchérit Joshua Kimmich, lui-même sur le point de prolonger. « En football, ça peut aller vite. » Christophe Freund approuve.

Meilleur pourcentage de duels gagnés que jamais

« Il est toujours important pour l'équipe », scande Kimmich. Mercredi, en 8e de finale aller de Ligue des champions contre Leverkusen, il était titulaire indiscutable. « C'est une question de timing, et il a su saisir l'opportunité. Ce dont il est question, c'est de performance sur le terrain. Quand tu performes avec constance, tu joues. Il le mérite. » Un chiffre va dans ce sens : son pourcentage de duels gagnés, cette saison, est le plus élevé depuis son arrivée en Bavière. Les dirigeants, à présent, n'excluent plus une prolongation de contrat. « S'il veut disputer la prochaine Coupe du monde, il est logique pour lui de partir », avait estimé Rudi Völler en début de saison. Pour l'instant, la trajectoire de Goretzka, surtout depuis le début de 2025, lui donne tort. Mais s'il devait quitter le Bayern l'été prochain, nul doute, une fois envolés les rires des nuits de moissons, qu'il enverrait une carte postale.

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Tantôt arrière central, tantôt suppléant de Kimmich, de Pavlovic ou de Palhinha, désormais surtout titulaire, Leon Goretzka prend aujourd'hui une importance cruciale dans la bonne marche du Bayern.
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