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Analyse Football

Francfort, la thèse de la fatigue

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Défait ce week-end à domicile par son voisin Mayence (1-3), bien qu'en supériorité numérique pendant 70 minutes, l'Eintracht vient de subir deux défaites consécutives en Bundesliga pour la première fois de la saison et reste sur cinq matches d'affilée sans victoire. Une usure physique, mentale, tactique aussi.

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Kaua Morais Vieira dos Santos, doublure de Kevin Trapp, auteur de l'ouverture du score contre son camp et particulièrement malheureux contre Mayence. © IMAGO / osnapix

C'est une explication toute trouvée : en cette fin d'année, l'Eintracht est rattrapé par la lassitude. Sévèrement battus à Leipzig le 4 décembre en Coupe d'Allemagne (3-0) puis de nouveau le 15 décembre en championnat (1-2), les hommes de Dino Toppmöller se sont encore inclinés, chez eux cette fois, contre Mayence (1-3), ce week-end. Il faut remonter au 1er décembre pour retrouver trace d'un succès, à Heidenheim (4-0), dernier d'une impressionnante série de 7 victoires, toutes compétitions confondues. Le duo Omar Marmoush-Hugo Ekitiké brillait en attaque et l'Eintracht s'installait en dauphin du Bayern sur la scène nationale, fort de cette attaque de feu.

Depuis, la machine est à l'arrêt, avec un malheureux petit point pris à domicile contre Augsbourg (1-1), le 7 décembre. « Dernièrement, nous avons commis trop d'erreurs bêtes », avance le directeur sportif Markus Krösche en guise d'explication. « À ce niveau, ce n'est pas possible », juge-t-il. Avant de relativiser la baisse de régime : « Nous avons joué deux fois contre Leipzig, qui est une très, très bonne équipe, et nous avons joué contre Lyon, qui en est une aussi. Et contre Augsbourg, nous avons fait un bon match. » Un diagnostic juste mais qui puise ses racines plus profondément que de simples absences individuelles fortuites. Engagé sur la scène continentale en plus des contingences nationales, l'Eintracht accuse le coup physiquement et mentalement.

Les adversaires s'adaptent

Moins de buts marqués, plus de buts encaissés, le fléchissement est flagrant. Si les équipes adverses ne se procurent pas davantage d'occasions, elles les concrétisent nettement plus. Les capacités de concentration ont diminué. « Il faut apprendre de ces erreurs », affirme Krösche, « et c'est précisément le processus dans lequel nous sommes actuellement ». Le problème, c'est que les opposants ont adapté leur jeu aux qualités des hommes de Toppmöller, qui faisaient des merveilles dans les phases de transition rapide, en profondeur, jusqu'en décembre. Depuis, Leipzig, Lyon, Augsbourg et Mayence ont très nettement contracté les espaces et l'Eintracht s'exprime beaucoup moins bien, Omar Marmoush en tête, malgré une possession du ballon en forte hausse (48% avant décembre, 62% depuis) et une grosse centaine de passes supplémentaires par match, largement stériles, par rapport aux premiers mois de la saison.

Contre Mayence, les statistiques relèvent de l'absurde et le match est entré dans le livre des records. 34 tirs à 9 pour l'Eintracht, 18 occasions à 3, 550 passes à 245, 71% de possession, 54% de duels gagnés, 17 corners à 2, 49 centres à 3... et une défaite 1-3 ! Il faut remonter 33 ans en arrière, rappelle le bi-hebdomadaire kicker, pour trouver une défaite concédée par une équipe qui s'est procurée 15 occasions de plus que son adversaire, et c'était... L'Eintracht, déjà, vaincu 0-1 en octobre 1991 par le Bayer Leverkusen malgré un ratio de 19 occasions à 4 ! Le plus cocasse étant que, comme ce 21 décembre 2024, le SGE avait commencé par marquer contre son camp... « La sensation est étrange, comme dans un mauvais film », a soufflé l'entraîneur après la rencontre. Tout est effectivement allé de travers, à commencer par le but casquette concédé en début de match par le gardien brésilien Kaua Santos, remplaçant de Kevin Trapp, souffrant.

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Dino Toppmöller, en mal de solutions en cette fin d'année sur le banc de l'Eintracht.

Le visage de janvier sera déterminant

Le match relèverait de l'anecdote sans lendemain s'il n'avait été précédé de cette série noire. « Dans le vestiaire, personne ne juge aujourd'hui que nous avons réalisé une bonne phase aller », marmonne Robin Koch. « Tout le monde est déçu des derniers matches, en particulier celui-ci. » Le chiffres sont brutaux : l'Eintracht est passé en quelques jours d'une position de dauphin du Bayern avec 6 points d'avance sur la 5e place à un matelas de 6 points d'avance sur le... 11e ! Et leur 3e place actuelle, pour laquelle les joueurs de la Hesse signeraient certainement en fin de saison, apparaît comme un trompe-l'oeil, trois petits points seulement devant le 9e, Fribourg.

Il faudra attendre janvier, et les bienfaits de la trêve, pour voir si le manque de fraîcheur dû aux matches à répétition dans les trois compétitions dans lesquelles l'Eintracht était engagé est la raison essentielle de son fléchissement. À la reprise, six rencontres en trois semaines attendent Mario Götze et ses coéquipiers. Les compétences tactiques et managériales de Dino Toppmöller, alors, risquent d'être sollicitées.

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