EXCLUSIF - En ride avec Andi Zeqiri : « Venir au Standard va m’aider à retrouver la Nati ! »
Rencontre avec le Lausannois qui fait parler ses talents de buteur dans le championnat de Belgique.
Samedi après-midi. Nous sommes en région liégeoise dans le Sud de la Belgique. En mouvement, Andi Zeqiri joue au GPS humain pour les beaux yeux de sa soeur Bleona pendant qu’il répond à nos questions - « Attends 2 secondes.. Bleona, tourne à gauche. Voilà, je suis à toi. » - et tente tant bien que mal de se repérer en voiture dans une région qu’il découvre à peine… Il faut dire que les Zeqiri vivaient dans le Limbourg la saison dernière. Le contraste avec la Cité Ardente se veut saisissant surtout quand on parle voies de circulation.
Après un bref passage au centre d’entraînement de son nouveau club en matinée pour soigner une blessure à l’épaule qui lui avait déjà coûté l’Euro 2024 avec la Nati : « Cela me gêne à chaque fois… Contre Dender, je suis retombé dessus pour la 3e fois et j’ai senti une douleur du coup j’ai forcé jusqu’à la fin et ça a bien tenu jusqu’à ma sortie du terrain à la 67eme minute… », le natif de Lausanne profite de chaque instant vécu avec sa famille après un 1er but inscrit pour fêter son arrivée au Standard contre les promus de Dender : « Ma famille me connait mieux que personne ! J’ai un papa exigeant qui m’a toujours dis ses vérités et c’est ma source de motivation. Ce qu’il dit s’est toujours vérifié et cette garantie fait ma force aujourd’hui. »
De la force mentale, il lui en fallu pour digérer la traversée du désert vécue la saison dernière avec le KRC Genk : « Cela n’a pas été facile, ce mercato a été compliqué pour tout le monde et pas uniquement pour moi. C’était assez stressant parce que comme je dis j’avais fais déjà une année à Genk, et dans mon esprit c’était évident que je resterais une année supplémentaire pour tout casser mais… Des choses se sont passées en interne entre-temps et ma vision a divergé de celle des dirigeants de Genk. Honnêtement je ne sais pas pourquoi (on a souhaité mon départ) mais j’ai toujours été un travailleur qui faisait d’abord parler mes performances sur le terrain. Cela n’a malheureusement pas suffit… »
Après des discussions avec Valence en Liga et le Montpellier Hérault en Ligue 1, Andi Zeqiri a vu le marché des transferts se refermer devant son nez. La possibilité de rejoindre un club issu des 5 grands championnats européens étant exclue, il a fallu se tourner vers la Pro League (qui fermait ses portes 5 jours plus tard) et donc le Standard de Liège : « Ce club mythique possède des supporters en feu et ça correspond totalement à ma personne. À partir du moment où j’ai appris l’intérêt du club liégeois, je me tout de suite imaginé avec la tunique rouge et blanche. Les dirigeants m’ont bien expliqués leur plan et le fait que le coach (Ivan Leko) soit un croate et moi albanais, on s’est retrouvé dans des critères similaires comme la hargne et la volonté de se battre pour battre, je me suis projeté avec lui et c’est ce qui a fait pencher la balance… »
Réussir dans un grand club comme le RSCL ouvre la porte à un retour au sein de la sélection de Murat Yakin, l’homme aux 11 sélections avec la Nati le sait : « Bien sûr que cela a une grosse influence! L’équipe nationale recherche des joueurs performants le week-end avec un maximum de temps de jeu. C’est ce qu’ils m’ont le plus souvent reprochés… Ils avaient besoin que je joue et venir venir au Standard aura un impact. J’ai toujours ce goût amer d’avoir raté l’Euro 2024 de justesse, des choses ont manqués, je devais être meilleur, voilà pourquoi je dois briller en club » d’autant que le Lausannois possède un profil rare dont la Nati pourrait exploiter les qualités à merveille : « Murat Yakin et son assistant Giorgi Contini me connaissent, j’ai joué plusieurs fois contre le sélectionneur quand j’étais en Suisse au Lausanne Sport et Giorgi était mon coach quand j’évoluais en Super League suisse… Ils savent ce que je peux apporter, ce dont je suis capable et moi je sais ce qu’ils attendent vraiment de moi pour devenir titulaire. Au fond, ce n’est pas ce qui me tracasse…. Vraiment, je sais ce qu’il me faut et le reste viendra. »
Attentif à l’évolution de la sélection, l’ancien joueur de Brighton reste conscient qu’après les départs à la retraite de Xherdan Shaqiri, Yann Sommer et Fabian Schär, un avenir radieux s’ouvre pour la nouvelle génération helvétique : « C’est exactement ça… J’y ai pensé, je sais qu’une nouvelle ère arrive et que c’est le bon moment pour montrer ce dont je suis capable. Je le répète, venir au Standard et accumuler du temps de jeu va m’aider à retrouver l’équipe nationale. »
Pourtant à l’aise durant la conversation, Andi Zeqiri se retient d’énumérer ses objectifs chiffrés. Sans doute par peur du mauvais œil : « J’essaie de fonctionner par palier, tous les trois mois, une fois que j’ai effectué le ‘premier step’ , je me dis qu’il faut maintenant attaquer le 2e, puis le 3e, etc. Je reste discret mais attentif aux opportunités qui vont s’offrir à moi cette saison afin de pouvoir les saisir. »
Pour ‘saisir’ la mentalité Zeqiri, il suffit de l’entendre parler de son père, de ses frères et sœurs Bleona, Ardi et Art : « Avoir des frères et sœurs, je l’en remercie tous les jours! C’est la chose la plus belle que je puisse avoir. La proximité entre la Suisse et la Belgique me permet d’avoir chaque semaine un membre de la famille à mes côtés. Ce sont eux ma force… Ils me permettent de rester droit, de stabiliser ma vie, surtout que j’ai des parents jeunes! On a que 20 ans de différence. Sans eux je serais un homme perdu, ils me servent de boussole. Mon père - Avdi - a toujours été exigeant, très protecteur, sa vie n’a pas été facile, il a vécu son propre chemin et élevé 4 enfants. Alors bien sûr, pendant les périodes de transferts, on se prend la tête car on essaie de trouver les meilleurs solutions possibles mais au final, on parvient toujours à trouver la meilleure situation pour démarrer du bon pied et continuer à avancer… »
Épanoui avec sa meute, le loup Zeqiri semble libéré mentalement suite à son arrivée à Liège avec l’envie de dévorer les défenses belges pour devenir l’ogre de la Nati.
