Comment Niko Kovac veut redresser Dortmund
Nommé à la tête de l'équipe première du BvB en raison de ses qualités supposées de stabilisateur, l'entraîneur croate s'attaque à une mission compliquée : alimenter le feu tout juste rallumé par l'intérimaire Mike Tullberg et ramener les Schwarzgelben, actuellement 11es, dans la zone qualificative à la Ligue des champions en fin de saison.
Pas simple de succéder à un héros. Or c'est un peu ce qu'est devenu Mike Tullberg en l'espace de trois rencontres. Invaincu sur ces trois matches qu'il a dirigés (deux victoires, face à Heidenheim et au Shakhtar, un nul, face au Werder), l'entraîneur intérimaire nommé provisoirement à la tête du Borussia Dortmund à la suite du limogeage de Nuri Sahin a parfaitement rempli sa mission : remettre d'aplomb l'équipe première de son club de cœur, avant de retourner à son quotidien habituel, coacher les U19. C'est dans ce contexte, un brin euphorique, qu'est arrivé au chevet du BvB, dimanche, Niko Kovac. L'ancien entraîneur du Bayern (2018-2019) trouve une équipe qui a repris goût à la victoire, certes, mais qui rend par là même ses débuts compliqués : si Tullberg, sans la moindre expérience en Bundesliga, peut faire gagner Dortmund, Kovac, rompu à l'exercice, est condamné à faire au moins aussi bien.
Sa méthode est connue : le travail. Cette valeur qu'il a volontiers rappelée ces dernières heures. « D'où je viens, rien ne se fait tout seul », a-t-il martelé à l'occasion de sa présentation à la presse. « Je suis un vrai besogneux. Tout ce que ma famille et moi avons réussi est passé par un dur travail. Pour cette raison, je crois que je corresponds bien à la région, ici. L'espoir est généré par le travail. Seul celui qui bosse arrive à quelque chose. Dans la Ruhr, ça parle. » Et dans la Ruhr – Mike Tullberg l'a prouvé de manière ostentatoire en se ruant au pied du Mur jaune à l'issue du match contre Heidenheim –, on court. « Que ce soit à Francfort, Monaco ou Wolfsburg, nous avons pratiqué un football intense », rappelle Kovac, qui a signé jusqu'en 2026. « Je reste fidèle à ce principe, et le BvB aussi. »
Süle, l'espoir d'un retour en grâce
D'emblée, le quinquagénaire a pris une poignée de décisions fortes. À commencer par le choix de maintenir Emre Can dans ses fonctions de capitaine, considérant l'international allemand comme « un joueur leader », puisqu'il a « évolué dans de grands clubs ». Comme l'ancien milieu de la Juve, avec lequel il s'est entretenu du sujet, Kovac estime le poste de défenseur central comme pertinent pour lui. Souvent fébrile cette saison, Emre Can a certainement besoin de se sentir conforté dans son statut et ses fonctions. De là à ce que cela suffise, au sein d'une équipe en manque criant de tauliers et de hiérarchie, à lui rendre de la sérénité...
Dans le secteur de l'axe de la défense, Kovac mise, en parallèle, sur un autre international allemand, toujours indisponible après sa rupture d'un ligament : Niklas Süle. « Je me réjouis de pouvoir travailler avec lui de nouveau », s'est exclamé Kovac, qui a connu et dirigé le colosse au Bayern. « Avec moi, il a toujours joué », a insisté le Croate. Süle a repris la course en début de semaine et devrait être réintégré au groupe rapidement. Absent deux mois, il devra cependant retrouver du rythme avant de redevenir compétitif. « Mais s'il est en forme, c'est un joueur taillé pour le Mondial 2026 », s'est enflammé l'ancien coach de Wolfsburg. Hypothèse culottée mais Süle a prouvé, par le passé, qu'il était capable de revenir en forme et, partant, de redevenir compétitif.
Les louanges du patron
Kovac bénéficie, pour sa mise en route, des louanges du patron, Lars Ricken. « Je crois qu'avec Niko, et toute son expérience, nous avons trouvé la bonne personne », s'avance l'ancien milieu de terrain du BvB. « Nous avions besoin d'un entraîneur expérimenté venu de l'extérieur », a précisé Ricken, avouant ainsi en creux l'échec cuisant du choix précédent, avec Nuri Sahin, d'un homme de la maison sans expérience. « En outre, Niko a déjà pris en main des équipes en situation difficile. » Le directeur sportif Sebastian Kehl est à l'unisson : « Nous sommes convaincus d'avoir fait le bon choix en enrôlant Niko », a martelé l'ancien capitaine des Schwarzgelben. Au boulot.