Bundesliga, 10e journée : la preview
Coupes d'Europe en amont, trève internationale en aval : la 10e journée de Bundesliga dépend en partie du contexte extérieur au championnat. Elle offre en tous cas d'appétissantes questions : Dortmund gagnera-t-il enfin à l'extérieur ? Jamal Musiala est-il devenu un joueur de tête ? Dieter Hecking peut-il sauver Bochum, pire équipe de l'histoire à ce stade de la saison ? Et qui de Harry Kane ou d'Omar Marmoush sera meilleur buteur à l'issue du week-end ?
Le match à suivre : Stuttgart-Francfort
Défait cette semaine par l'Atalanta (0-2) en Ligue des champions, le VfB semble avoir besoin de souffler. Problème : le meilleur duo d'attaquants de la Bundesliga débarque au Neckarstadion, alias la MHP Arena, en la personne d'Omar Marmoush et Hugo Ekitike, alias « Hugomar ». Avec 14 buts en 9 journées, les deux compères ont établi, à ce stade de la saison, la meilleure marque d'un duo dans l'histoire de l'Eintracht en Bundesliga, à égalité avec Anthony Yeboah et Uwe Bein il y a exactement 30 ans. Bonne nouvelle pour Sebastian Hoeness, son attaquant international Deniz Undav, touché à la cuisse gauche en Coupe d'Europe mercredi soir, sera bien dans le groupe et a même été appelé par le sélectionneur Julian Nagelsmann en vue des matches de Ligue des Nations de la semaine prochaine. Son partenaire et futur adversaire – avec la Bosnie-Herzégovine, le 16 novembre – Ermedin Demirovic pourrait néanmoins le suppléer au coup d'envoi.
L'équipe à suivre : Borussia Dortmund
Si la troupe de Nuri Sahin veut se redresser pour de bon, il va falloir commencer à gagner à l'extérieur. Car si son bilan à domicile – le meilleur du championnat – est immaculé, avec en point d'orgue la victoire, le week-end dernier, contre le RB Leipzig, dauphin du Bayern (2-1), les déplacements sont, jusqu'ici, une catastrophe. Il faut remonter à 1989 pour trouver pareille misère – un point en cinq rencontres. Pourquoi ces prestations à deux visages ? « La question est légitime ! », répond le directeur sportif Sebastian Kehl. L'occasion de faire mentir cette tendance, ce samedi, est trop belle : d'une part, Mayence, qui reçoit le BvB, n'a pas encore gagné chez lui cette saison (deux nuls, trois défaites). D'autre part, Dortmund réussit bien à la MEWA Arena ces derniers temps, avec six victoires sur les sept dernières rencontres. Reste que les Jaune et Noir affichent une considérable liste de blessés. « Nous avons besoin d'une petite pause », avoue Nuri Sahin, qui attend la trêve internationale avec impatience.
Le joueur à suivre : Jamal Musiala
« Kopfballungeheuer », un monstre du jeu de tête : c'est par ce surnom, qui provoque l'hilarité tant ce n'est pas sa spécialité, que Jamal Musiala est désormais appelé par son coéquipier Thomas Müller. Avec trois buts de la tête en dix jours (Mayence, Bochum, Benfica), le petit magicien de 21 ans étonne tout son monde. « Je ne sais pas ce qu'il m'arrive avec ces buts », rigolait-il mercredi soir dans la foulée de la victoire du Bayern contre Benfica (1-0). « J'essaie simplement de toujours me positionner au mieux pour rendre les buts plus faciles. Marquer de la tête, c'est toujours cool ! Maintenant, il faut que je travaille mes gammes dans ce secteur. » Pour célébrer ces buts, le jeune international tape sur son crâne avec la paume de sa main, ce qui, à force, pourrait bien devenir un geste iconique pour les supporters du Bayern. Nikola Vasilj, le gardien de Saint-Pauli, est prévenu...
L'entraîneur à suivre : Dieter Hecking
Jamais une équipe n'avait aussi mal démarré que Bochum en Bundesliga. Sarrebruck et Fürth, qui comptaient également un seul point après neuf journées, affichaient une meilleure différence de buts. Dieter Hecking, nommé cette semaine, est donc forcément attendu comme le sauveur. « C'est clair, c'est une mission difficile », admet l'ancien coach de Wolfsburg qui, à 60 ans, en connaît tout de même un rayon en matière de sauvetages. « J'aime les défis », affirme-t-il. Son bilan, en la matière, est impressionnant : il n'est jamais descendu alors qu'il a pris en main à quatre reprises une équipe en cours de saison (Hanovre, Nuremberg, Wolfsburg et Gladbach). « Nous avons besoin d'expérience », a lâché le patron du VfL Ilia Kaenzig. En l'espèce, il a pioché le candidat idéal. Qui fait face néanmoins à un sacré adversaire, ce samedi, avec la venue dans la Ruhr du champion en titre, le Bayer Leverkusen...